Bagarre à l’UCAD: l’autorité du COUD remise en question !

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L’université Cheikh Anta Diop (UCAD) a renoué avec la violence ce jeudi. Les mouvements Kenkendo et Ndefleng se sont affrontés dans la nuit du jeudi à vendre avec usage d’armes blanches. Plusieurs étudiants gravement blessés ont été admis aux urgences. Cette situation dangereuse au sein du campus social est le résultat d’une certaine démission de l’autorité du Centre des Oeuvres Universitaires de Dakar (COUD) de certaines questions qui relèvent de sa responsabilité, selon Alpha BA, sociologue et enseignant à l’ENSA de Thies.

L’université par essence, est lieu ou le creuset même d’expression des avis politiques. Si vous revisitez l’histoire, vous vous rendez compte que l’université est à a base de révolutions en terme d’idéologie par rapport à la chose politique.

Démission de l’Etat incarné par l’autorité du COUD

Ce qu’il faut comprendre de la confrontation entre le mouvement kekendo et le mouvement Ndefleng, c’est que l’Etat a démissionné c’est à dire une incapacité des autorités publiques à encadrer les mouvements estudiantins, soutient Alpha BA.

« A l’UCAD, par exemple, l’autorité du COUD s’est dessaisie de certaines questions qui, théoriquement devrait relever de sa responsabilité. Kekendo est né dans un contexte où pour pouvoir codifier au COUD, il fallait disposer de forces physique. C’est dans ce contexte que des jeunes se sont réunis pour former Kekendo. A ce niveau, je voudrais attirer l’attention de certains parce que j’entends depuis hier certains prendre cette organisation comme une organisation à connotation ethnique. Ce qui n’est pas le cas parce que différentes ethnies composent ce mouvement », explique-t-il.

Face à la démission du COUD de son pouvoir régalien, ce type d’organisation règne en maitre au sein de l’espace universitaire. Ce qui fait que d’autres étudiants peuvent se sentir dans la nécessité ou l’obligation de s’organiser pour pouvoir, eux aussi reprendre un espace de pouvoir. Ce qui provoque souvent des confrontations entre étudiants ou organisations d’étudiants. Alors si le COUD faisait normalement son travail, les étudiants ne sentiraient pas la nécessité de s’affilier à ces types d’organisations pour pouvoir accéder à certains droits ou même demander certains privilèges auprès de l’autorité. Donc ce qu’on note c’est à la limite la démission du COUD.

Encadrer les mouvements estudiantins

Selon le sociologue pour régler le problème, il ne s’agit pas de restreindre ces mouvements, mais il faut les encadrer.

« Premièrement il faut instaurer une transparence dans l’accès des étudiants aux ressources du COUD parce qu’aucun étudiant ne peut vous dire de manière nette et précise ce que sont les critères pour accéder aux logements universitaires. Deuxièmement, il ne faut plus déléguer la gestion des chambres et autres tâches aux amicales car ce travail n’est pas du ressort des amicales. Troisièmement, il faut gouverner l’espace du campus social de sorte qu’aucune structure ou organisation estudiantine ne se sente pas lésé. Enfin, il faut faire en sorte que ce type de mouvement qui ont pour vocation de semer la violence ne puissent pas exister. Pour ce faire, il faut que le COUD prennent ses responsabilités et en cas de nécessité travailler avec les détenteurs de la force publique pour faire cesser le désordre », suggère Alpha BA.

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