CAN 2021 – Mali, Tunisie et arbitre zambien : Ce que risquent les acteurs

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L’arbitrage du match entre la Tunisie et le Mali va faire couler beaucoup d’encre et de salive. Entre penaltys contestables, carton rouge incroyable et surtout fin du match sifflé 5 minutes avant la fin du temps règlementaire, l’arbitre zambien Janny Sikazwé se remet sous le feu des projecteurs après avoir été pointé du doigt en 2018, pour un arbitrage tout aussi scandaleux.

Mais, alors que la décision de reprendre la rencontre pour disputer les minutes restantes avait été annoncée par les officiels, l’équipe de la Tunisie a refusé de revenir sur la pelouse, avant que le 4e arbitre ne constate le forfait devant la présence des Maliens, qui menaient au score (1-0-). Les débats vont déjà bon train sur les plateaux TV et radios ainsi que sur les réseaux sociaux. Qui risque quoi parmi les différentes parties ? Emedia.sn s’est plongé dans le règlement officiel de la compétition reçu au début du tournoi au Cameroun, pour en avoir le cœur net.

Vainqueur (1-0) sur le terrain jusqu’au premier coup de sifflet, le Mali ne risque rien. Les Aigles sont acteurs passifs dans ce méli-mélo dans la mesure où ils ne se sont rendus coupables d’aucune action pouvant être passible de sanction. Quand l’arbitre a sifflé la fin du match, ils sont rentrés dans leur vestiaire et quand la décision a été prise de disputer les minutes restantes, ils ont répondu à l’appel en revenant sur la pelouse.

La Tunisie risque gros dans cette affaire, pour avoir refusé de revenir sur la pelouse après la décision de faire jouer les minutes restantes sous la direction du 4e arbitre. Ainsi, dans l’article 82 – chapitre 35 – du Règlement de la CAN, à propos des retraits, il est clairement mentionné que « si, pour n’importe quelle raison, une équipe se retire de la compétition ou ne se présente pas à un match, ou refuse de jouer ou quitte le terrain avant la fin règlementaire du match sans l’autorisation de l’arbitre, elle sera considérée perdante et sera définitivement éliminée de la compétition en cours. Il en est de même pour les équipes préalablement disqualifiées par décision de la CAF. »

L’ÉPISODE CABINDA AVEC L’ÉQUIPE DU TOGO

Cette situation n’est pas sans rappeler l’épisode la CAN 2010 en Angola, quand le bus du Togo avait été victime d’un attentat dans l’enclave de Cabinda, alors sous la coupole de bandes armées du Front pour la libération de l’enclave de Cabinda (FLEC). Le chauffeur de bus Mário Adjoua, le directeur adjoint de l’équipe togolaise Améleté Abalo et l’officier des médias Stanislas Ocloo ont été tués et 9 autres personnes ont été blessées, dont le gardien de but Kodjovi Obilalé, touché dans le bas du dos et handicapé à vie après ce triste évènement. Malgré la gravité des faits, la sélection du Togo a été officiellement disqualifié de la Coupe d’Afrique à son retour au pays, sur ordre de son gouvernement évoquant des raisons de sécurité.

De même, selon l’article 84 du Règlement de la CAN, « l’équipe qui enfreint les dispositions des articles 82 et 83 sera définitivement exclue de la compétition. Elle perd le match 3-0. Si l’équipe adverse menait par un score plus avantageux au moment de l’arrêt du match, le score sera maintenu. D’autres mesures pourront être prises par la Commission d’organisation. » Celle-ci peut également se montrer clémente en fonction des circonstances et éléments en sa disposition.

LES ARTICLES 82, 84 ET 59 CONDAMENT LA TUNISIE POUR SON REFUS

Autre sanction à laquelle s’expose l’équipe tunisienne : l’article 59 stipule que « toute fédération qui déclare forfait, après le début des matches, est passible d’une amende de vingt mille (20 000) dollars US. Elle ne sera pas également autorisée à participer à l’édition suivante de la CAN. » Ces sanctions ne pourront s’appliquer à eux que s’il est officiellement confirmé que les Tunisiens ont refusé de reprendre un match jugé non fini par l’arbitre, qui les a convoqués à rejouer.

Enfin, l’on constate que les sanctions prévues sur les arbitres ne sont pas mentionnées. En l’espèce, les sanctions qui peuvent peser sur le Zambien Sikazwe sont du ressort de la commission des arbitres de la Caf, qui ont leur propre règlement intérieur. Mais il demeure évident qu’avec ce qui vient de se passer et ses antécédents, il peut déjà tirer un trait sur la suite de la compétition, en attendant d’autres sanctions éventuelles.

TROMPÉ PAR SON CHRONO, L’ARBITRE ZAMBIEN DÉJÀ TRISTEMENT CÉLÈBRE

En revoyant les images de la rencontre, il est possible de considérer que l’arbitre Zambien a été induit en erreur par son propre chronomètre. En effet, dans une des images sur une chaine diffusant la rencontre, on le voit, à la 79e minute, indiquer par un geste de la main, qu’il restait cinq (5) minutes de temps additionnel.

Cela laisse croire que son chrono affichait 89e au lieu de 79e. Ce qui explique que cinq minutes plus tard (85e), il ait sifflé la fin du temps additionnel qu’il avait ainsi indiqué. Ce qui reste étonnant, c’est qu’aucun de ses assistants à la VAR ou le 4e arbitre, n’ait pu lui signaler son erreur avant qu’il ne quitte la pelouse une première fois.

Les conséquences sont énormes, surtout sur l’image du tournoi, d’autant plus que, pour ne rien simplifier de la situation, le même Sikazwé avait été sanctionné à l’issue d’un match de demi-finales retour de la Ligue des champions de la CAF entre le club angolais Primeiro Agosto et un club… tunisien, l’Espérance de Tunis. Mené 3-2, le club angolais était revenu au score sur un corner à la 81e. Sikazwé avait alors refusé de valider le but, sous prétexte d’une faute sur le gardien tunisien alors que ce dernier était coupable d’une mauvaise sortie et n’avait pas du tout été touché.

Le manque d’expérience ne peut être évoqué pour le Zambien qui a dirigé la finale de la CAN 2017, la Supercoupe d’Afrique 2017 entre le TP Mazembe et le WAC et était présent à la dernière Coupe du monde 2018 en Russie.

emedia

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