CANDIDATURE PDS : KARIM WADE, ENTRE STRATÉGIES ET DOUTES

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Pendant que le magazine hebdomadaire Jeune Afrique révèle que Karim Wade et son proche entourage seraient hésitants, les partisans du candidat du PDS se montrent plus offensifs que jamais. À 76 jours du scrutin, le positionnement de l’héritier de Wade laisse dubitatif.

Au moment où ses partisans préparent activement son retour au Sénégal, l’hebdomadaire Jeune Afrique, dans sa livraison numéro 3022 à paraître cette semaine, évoque une certaine hésitation de Karim Wade, candidat du Parti démocratique sénégalais. Dans l’article consulté par Emedia.sn, l’annonce, par ses partisans d’un transit au Maroc ne reposerait sur rien : pour Jeune Afrique, Karim Wade « n’a jamais quitté Doha, au Qatar. » Une information que semble d’ailleurs confirmer Me El Hadj Amadou Sall, avocat du PDS et invité de Mamoudou Ibra Kane hier, au Jury du Dimanche, avouant lui aussi que Karim Wade n’est pas au Maroc.

Evoquant le fait que les candidats n’ont plus que deux semaines (jusqu’au 26 décembre, date butoir) pour déposer leur candidature devant le Conseil constitutionnel, Jeune Afrique révèle que malgré que l’entourage de Karim Wade « ne cesse de répéter qu’il rentrera ‘’bientôt’’ au Sénégal, le candidat du PDS semble, lui, plus hésitant. » Pour le magazine, la contrainte par corps brandie par Macky Sall et son camp contre le fils de Me Abdoulaye Wade dès qu’il mettrait les pieds au Sénégal serait une des raisons pour lesquelles « le clan Wade refuse qu’il prenne le risque de retourner en prison. »

CAUTION ET CONSTITUTION

L’autre motif soulevé par nos confrères de JA est d’ordre constitutionnel, avec, le double barrage qui semble s’opposer à l’ancien ministre de la Coopération internationale, de l’Aménagement du Territoire, des Transports aériens et des Infrastructures (de 2009 à 2012) à propos de sa nationalité exclusivement sénégalaise et à propos de la jouissance de ses droits civils et politiques.

Pourtant, ce week-end, ses collaborateurs du Parti démocratique sénégalais et des alliés passaient à la vitesse supérieure dans leur stratégie. Après avoir déposé la caution de leur candidat vendredi, à la Caisse de Dépôt et de Consignation (CDC), Oumar Sarr et compagnie ont réaffirmé leur ferme volonté de défier le camp d’en face qui semble tout aussi déterminé à faire… face. Camp qu’ils ont d’ailleurs accusé de faire dans la rétention de la carte d’identité de leur candidat.

COMMUNICATION ET BATAILLE MÉDIATIQUE

Hier, dimanche 9 décembre, après que Me El Hadj Amadou Sall a, sur les ondes de iRadio, défendu farouchement la position jusqu’au-boutiste des Libéraux qui n’envisagent pas d’autre option que celle de voir Karim Wade participer à la prochaine élection présidentielle, la task-force du PDS, qui a multiplié ces derniers les sorties médiatiques, a fait face à la presse pour annoncer le lancement d’une plateforme (President2019.com) « officielle des sénégalaises et sénégalais qui soutiennent le candidat Karim Wade à l’élection présidentielle du Sénégal en 2019. La plateforme est dédiée à celles et ceux qui veulent construire le Sénégal, mettre fin aux dérives du régime de Macky Sall et à la régression économique, politique et sociale de notre pays ». La plateforme, visitée par Emedia.sn est une sorte d’interface permettant de recueillir des données des partisans du PDS et de rester en contact avec eux.

COURSE CONTRE LA MONTRE ET BATAILLE D’OPINION

Dans cette bataille socio-politico-médiatico-judiciaire, autant le flou entretenu dans la date du retour de Karim Wade au Sénégal que ces nouveaux actes posés dans la stratégie de la communication du parti libéral participent à entretenir le doute sur l’orientation que le PDS donnera à ses militants et sympathisants, au moment où le compte à rebours est véritablement déclenché, à 76 jours du scrutin présidentiel du 24 février 2019. « Sa candidature sera déposée ce lundi, promettent ses lieutenants. » Mais sans la copie de sa carte d’identité, obligatoire pour compléter le dossier exigé au Conseil constitutionnel, il y a fort à parier qu’un énième tournant sera encore pris dans ce jeu d’échecs.

emedia

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