Collants, bas et chaussettes résistent au coronavirus

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À une époque où tout s’incline devant le Covid, il en est qui restent droit debout. Collants, bas et chaussettes font partie de ces vaillants résistants. Ils ont réussi à tirer leur épingle du jeu et à échapper aux fermetures édictées par la Confédération. L’ordonnance fédérale stipule que les «articles de bonneterie» peuvent être vendus.

Si l’on en parle, c’est que cette exception est passée presque inaperçue et qu’elle suscite un malentendu. «Pourquoi les commerces vendant pulls, écharpes et bonnets sont-ils fermés?» se demande un de nos lecteurs. Qui rappelle que la bonneterie comprend «des articles en maille et en laine».

Pourtant, il y a méprise. La version allemande de l’ordonnance parle, elle, de «Strumpfwaren», soit de tricots. Strumpf, le bas, est aussi à l’origine de la jarretière, de la jarretelle et du collant. La version italienne évoque les «articoli de calzetteria». Là aussi, on reste sous la fesse.

Et la lingerie?
Dans les Rues-Basses, on sait que les articles de bonneterie comprennent bas et collants, voire pour certains aussi les culottes et soutiens-gorge. On en vend dans les grands magasins, en se faufilant entre les rayons barricadés, alors que les boutiques de luxe sont fermées. Car la Berne rigoriste autorise la culotte du tout-venant, mais pas le slip de parade, celui pourtant qu’on aurait le temps de porter en confinement.

Des vendeuses de lingerie rappellent que la mesure du soutien-gorge est le bonnet. Et veulent y voir l’origine de la bonneterie. Là encore, méprise. Valentine Ebner, maître d’enseignement Design Mode à la HEAD, nous apprend que le terme, ancien, provient des marchands de bonnets et d’articles en tricot. Les machines ont, dès le XVIe siècle, permis de développer des tricots de plus en plus fins. D’abord en laine et en coton, puis en intégrant de nouveaux matériaux, comme la viscose.

Tricot et tissage ne doivent pas être confondus, nous apprend l’enseignante. Le second requiert deux fils, le fil de trame et celui de chaîne, que l’on croise sur un métier. Le tricot, lui, se fait avec un seul fil et prend sa forme par la création de nœuds qui vont se superposer.

Nos jeans, nos chemises et nos costumes sont faits de tissus «chaîne et trame». Le tricot, lui, a l’avantage d’être plus élastique et donc plus confortable. «C’est ainsi que la plupart des sous-vêtements sont réalisés en tricot, plus particulièrement en jersey, et donc en bonneterie», relève Valentine Ebner.

24heures

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