Consternation à Madinatou Salam: Soxna Aïda Diallo et Sokhna Adja Déthié Pène

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Suite à l’annonce du décès du guide des Thiantacônes, Cheikh Béthio Thioune, Madinatou Salam, son fief, a refusé du monde. Tristesse et incrédulité se disputent les êtres.

Sokhna Diarra se roule par terre. Emmitouflée dans un meulfeu aux tons gris et jaunes, la jeune dame ne peut retenir ses larmes, ni se contenir. «Wouy! C ‘est impossible. Ce n’est pas vrai. Cheikh bi n’est pas parti », crie-t-elle à se rompre les cordes vocales, le regard embué de larmes qu’elle essuie d’un pan de son meulfeu.

A ses pieds, des femmes, voile à la tête, regard baisse, fixent inexorablement le sol. Tandis que sur des matelas tendus de blanc, Soxna Aïda Diallo et Sokhna Adja Déthié Pène, toutes deux de blanc vêtu, égrènent leurs chapelets, le regard ployé, la mine déconfite. En cet après-midi de mardi, coïncidant avec l’annonce de la disparition du guide des Thiantacônes, Cheikh Bethio Thioune, Madinatou Salam est plongé dans une ambiance de deuil. Un talibé, lui aussi de blanc vêtu, récite des Khassidas, distillés en fond sonore par un camion de sonorisation.

Venus d’horizons divers, les Thiantacônes, hommes, femmes, enfants, affluent de tous bords. Ils sont installés par groupe de même s3x3, dans la cour, sur des nattes étendues à même le sable, en face de la résidence de Soxna Aïda Diallo. Soudain, une femme crie et tombe en syncope. Ils seront au nombre de trois à tomber dans les pommes avant d’être acheminés dans des bâtisses, à l’écart, loin des regards indiscrets.

Il est 20H, Madinatou salam refuse du monde, mais aucune déclaration n’est encore faite. «On attend que la famille soit au complet et se réunisse d’abord. Ce n’est qu’à partir de ce moment qu’une communication sera faite. Pour le moment, rien n’est encore décidé. On ne sait même pas encore où auront lieu les funérailles du Cheikh», renseigne un dieuwrigne fourré dans un demi-saison marron tabac.

Pour l’heure, Madinatou Salam est extatique, tandis qu’un paon, juché sur le toit de la maison de Soxna Aïda Diallo, allonge des cris stridents. Comme pour en rajouter aux échappées solitaires larmoyantes des fidèles.

Ndèye Fatou Seck (envoyée spéciale Madinatou Salam)

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