COVID -19 Annulation de la dette publique africaine : Amadou Hott optimiste

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Amadou est «Hott» en ce moment. Et ce n’est pas qu’un anglicisme. Devant le «Jury du dimanche» de ce 19 avril 2020, le ministre de l’Economie, du plan et de la coopération est revenu sur l’annulation de la dette publique africaine souhaitée par Macky Sall, du service de la dette privée du Sénégal et le report de l’échéance pour les clients d’institutions financières touchés par la crise du Covid-19.

«38 milliards de dollars», c’est le montant du service de la dette privée des pays de l’Afrique subsaharienne. Une somme qui a son pesant d’or si elle est intégrée aux budgets de ces pays pour combattre le coronavirus. «Nous allons proposer au Fmi et à la Banque mondiale de s’orienter vers un mécanisme qui nous permettra, à travers une structure spéciale qui va lever des financements concessionnels de très long terme, et qui va payer le service de la dette privée, sur deux ans, pour les pays qui le souhaitent», a informé Amadou Hott. Qui a précisé que pour le Sénégal, c’est 470 milliards de francs Cfa qui doivent être affectés au service de la dette, soit près de la moitié des 1 000 milliards du fonds de riposte Force-Covid-19. «Si on arrive à récupérer cette somme et que le Spv (Special purpose vehicle ou Fonds commun de créances) paie à notre place, le Sénégal paiera sur 25 ans, à un taux très concessionnel. Cela va affecter positivement nos capacités à financer et à accélérer notre développement», a dit le ministre de l’Economie, du plan et de la coopération.

Sur l’appel de Dakar visant à annuler la dette publique africaine, Amadou Hott pense que c’est dans la voie. Et ce, bien vrai que c’est un moratoire qui a été décidé pour le moment. D’après le ministre, Macky Sall sera entendu. «C’est une étape vers une éventuelle annulation de la dette qui va prendre un peu plus de temps à mettre en œuvre, parce qu’il faudra négocier avec tous les pays qui sont concernés», a répondu Amadou Hott.

Interpellé sur le report des échéances de payement aux banques et institutions financières, le ministre de l’Economie, du plan et de la coopération a tenu à faire des précisions. Selon Amadou Hott, les fonctionnaires de l’Etat ne sont pas concernés. Car, a-t-il expliqué, ils vont recevoir l’intégralité de leur salaire. Et s’ils souhaitent bénéficier d’un report, ils devront en négocier avec leurs banques. Libres à ces dernières de leur accorder ou pas. «Le fonctionnaire continue à recevoir son gain mensuel. Il n’est pas dans une entreprise affectée qui lui fait perdre 70% de son salaire net. S’il a besoin d’un report d’échéance, ce n’est certainement pas à cause du Covid-19. Il faudrait qu’il utilise d’autres arguments avec sa banque pour obtenir des reports d’échéance. Quelqu’un qui travaille par exemple dans un hôtel et qui a des difficultés, la banque va mieux comprendre cette motivation que quelqu’un qui est dans un secteur qui n’est pas touché.»

Selon toujours le ministre, l’Etat se bat pour conserver l’emploi dans les secteurs fortement impactés par la crise du Covid-19. A cet effet, il a informé que le gouvernement est «en train d’accélérer la mise en œuvre de cette facilité». Il invite ainsi «toutes les entreprises qui sont dans des difficultés de se rapprocher de leurs banques. Cette facilité sera mise en place dans les meilleurs délais». Ladite facilité consiste à la mise en place d’un Fonds de garantie pour les entreprises comme annoncé par le chef de l’Etat dans son adresse à la Nation du 3 avril 2020. Un fonds d’un montant de 200 milliards de francs Cfa

 

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