DAOUDA MINE (PDT) : « QUE LES PROFESSIONNELS DES MÉDIAS JOUENT LE JEU ! »

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Nouvellement porté à la tête de la Commission de la carte nationale de presse et de validation des acquis de l’expérience, le journaliste Daouda Mine détaille les grandes lignes de sa mission qui entre dans le cadre de l’assainissement d’un secteur de la presse attaqué de toutes parts.


Vous êtes le nouveau président de la Commission de la carte nationale de presse et de validation des acquis de l’expérience. Quelle est la composition de cette commission ?

C’est une commission qui est prévue par le nouveau Code de la presse et, elle est composée de huit membres titulaires et de huit autres suppléants. Il y a un représentant chargé du ministère de la Justice, un représentant du ministère de la communication, un représentant du ministère du travail, un représentant du CNRA, un représentant du CORED, un représentant du CDPS, un représentant du SYNPICS et un représentant de la presse en ligne.

Quelle sera votre mission ?

Aujourd’hui, nous avons été portés à la tête de cette commission parce que le Code dit que le président est élu sur les huit membres de cette commission. Donc, nous avons été élus et nous allons travailler en collégialité et vont délibérer. La commission est chargée d’attribuer la carte nationale de la presse et également de valider l’expérience acquise. Ce qu’il faut comprendre c’est qu’il y a une nouvelle définition du journalisme. Parce que l’ancien Code définissait le journaliste comme toute personne qui est sortie d’une école de formation et qui tire l’essentiel de ses revenus dans ses fonctions de journaliste. Mais, il y a un deuxième alinéa qui disait : « Est journaliste celui qui sort d’une école de formation et qui tire l’essentiel de ses revenus dans ses fonctions de journaliste ». Dans le deuxième alinéa, il n’y avait aucun critère de formation. Le nouveau Code définit carrément le statut du journaliste.

Maintenant, est journaliste toute personne diplômée d’une école de journalisme reconnue par l’Etat et dont l’activité principale régulière et rétribuée consiste en la collecte, au traitement et à la diffusion de l’information. Le deuxième alinéa dit : « Est journaliste toute personne titulaire d’un diplôme de licence ou équivalent et qui subit une pratique professionnelle d’au moins 2 ans. Donc, la commission va délivrer la carte nationale de presse à ces deux catégories-là. Ceux qui ne sont pas sortis des écoles de formation doivent avoir la licence et avoir une expérience de deux ans. Il y a une troisième catégorie : ce sont les personnes qui sont dans les rédactions régulières et qui ne remplissent pas ces deux critères. Ces dernières doivent avoir une expérience de 10 ans pour pouvoir disposer de la carte nationale de presse. Nous sommes dans l’obligation de respecter ces dispositions du Code de la presse. C’est cela notre mission, notre rôle.

Avez-vous des attentes par rapport aux futurs bénéficiaires de cette carte nationale de presse ?

Notre attente c’est que les professionnels des médias jouent le jeu. Nous sommes tous des journalistes et qui dit journaliste dit que cette personne est assujettie à un certain nombre de responsabilité. On a toujours parlé d’assainissement de la presse et c’est parce qu’on a estimé qu’en un moment donné, la presse n’était pas saine. Cela veut dire tout simplement qu’il y avait des gens qui n’étaient pas véritablement des professionnels qui respectaient les règles d’éthique et de déontologie, qui exerçaient la profession au mépris des textes qui sont là. Et ces gens portaient préjudice aux professionnels des médias.

Aujourd’hui, c’est un premier jalon qui est posé avec l’institution de la commission d’attribution de la carte nationale de presse. Et nous osons espérer que les journalistes vont jouer le jeu en respectant les critères qui sont édictés en déposant des dossiers en bonne et due forme. Et la commission sera là pour appliquer la loi pour délivrer la carte nationale de presse à ceux qui en ont droit. Toutes les personnes qui n’auront pas droit à cette carte nationale de la presse ne la recevront pas. Nous sommes des légalistes. Nous avons été portés à la tête de cette commission sur la base de textes qui ont été votés par l’Assemblée nationale et promulgués par le Chef de l’Etat, nous avons un certain nombre de responsabilités et, ces responsabilités nous allons les assumer sans fléchir. Nous demandons aux professionnels de nous comprendre en essayant de respecter les critères édictés. S’ils sont respectés, il n’y aura aucun problème.

Est-ce qu’il y a des sanctions prévues contre les détenteurs de la carte en cas de dérives ?

Bien sûr. Déjà pour le dépôt, il faut un quitus du CORED qui est l’organe d’auto-régulation. Et une fois que la commission est mise en place, la carte nationale de presse est délivrée pour 3 ans renouvelable. Une personne qui détient la carte nationale de presse et qui ne respecte pas certaines obligations n’aura pas son renouvellement. Et, même au cours de ces 3 ans, Si le CORED estime qu’un journaliste qui est attributaire de la carte nationale de la presse ne respecte pas un certain nombre de règles d’éthique et de déontologie, l’organe de régulation peut valablement demander le retrait de la carte nationale de presse. En ce moment-là, la commission sera dans l’obligation de retirer purement et simplement la carte nationale de presse qui a été préalablement délivrée à une personne.

 

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