De grâce, il faut une solidarité citoyenne ! Par Abdou Diéne

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Chaque jour, dès l’aube, mes pieds frôlant le sol à peine, je m’étire et me tire tel un furtif pour ne pas être plus en retard dans cette course, la course de la vie.  Je ne m’habitue guère à la monotonie anecdotique de ce soleil naissant qui accouche un jour prématuré, un accouchement précipité par une nuit sans sommeil. L’humanité dort moi j’aborde, souvent, les sentiers du lendemain dans mes songes tellement que leur incertitude est croissante. Il n y a pas pire qu’un Peuple qui doute. Notre indignation fait exploser tous les records, nos espoirs avec. Je cherche à écrire, je ne sais pas par quoi commencer.

Je cherche à décrire le chaos, je ne sais pas, non plus, par où commencer.Mon idéalisme est tellement ébranlé par la force des événements. Par conséquent j’ai dû diluer ma naïveté, condamné à vivre dans un pays où ça ne choque plus de croire, à la fois, en une chose et en son contraire ; de défendre, à la fois, une cause et son opposé ; de se vêtir avec des habits de saints et d’agir en crapuleux. Le mal est profond et c’est au sommet de l’Etat qu’il a son siège.

Chaque décision qui y est prise  nous apprend que « L’intérêt public » n’est plus que théorique. La sphère publique n’est plus que le lieu où est rendue publique la lutte des intérêts individuels et familiaux (des Hommes publics). Vous avez pris, au moins, conscience de ce clan dénommé « FAYE-SALL », de ceux de ses valets qui composent la cour ; et de la guéguerre permanente qu’ils s’adonnent causée par des conflits d’intérêts particuliers.

De hautes autorités de la Républiques s’accusent mutuellement de pratiques illicites sans gêne. Les multiples scandales financiers qui engouffrent le pays sont d’une banalité déconcertante, ça n’ébranle plus. Des épinglés par des rapports d’audit connaissent des promotions comme pour dire « on s’en fout ». Nous sommes condamnés à assister au quotidien à d’horribles scènes de ce crime organisé (oui il s’agit bien de cela) : Confiscation de nos ressources minières, bradage de nos ressources halieutiques, détournement de deniers publics, trafic de drogue et de faux billets, kidnapping d’opposants politiques, chantage etc.

Avons-nous des hommes d’Etat ou des tas de mafieux au sommet de l’Etat ?Je ris de mon être comme je ris du Sénégal. Mais mon rire est bien dramatique. Il est plus pénible que des pleurs. Il me fait couler des larmes intérieurement. Il découle d’un problème de conscience et de cœur et non de panse vide. Oui, il y en a qui sont guidés par leur ventre par ici et la plupart ne manquent de rien si ce n’est de la dignité.Je ne supporte pas le fardeau du sentiment d’avoir failli à ma mission. Se  sentir par moment coupable de cette situation que vit le pays, de ne pas agir ou de ne pas assez agir  pour « ALERTER » et « HALTER » au cas échéant m’irrite.

Je ne sais pas si tel est votre cas mais ce drôle de sensation me bousille la fierté. J’ai beau chercher des justifications (prétextes) mais elles ne sont pas assez balaises pour contrebalancer mes sentiments. La meilleure défense que je trouverai, probablement, c’est  plaider l’impuissance face à ce système alors que je ne me suis jamais assez mesurer à lui si ce n’est par de timides tentatives. Jusque-là à l’instar de l’essentiel des sénégalais je me contente surtout de supporter, loin des fronts, ceux qui l’affrontent dignement malgré leur sous-nombre.

Mes honneurs à Guy Marius SAGNA et ses codétenus, la Patrie est fière d’eux certainement, mais le Peuple demeure timide face à leur sort. Il paraît les abandonnés alors qu’ils combattent pour l’intérêt général. Ils subissent pour avoir osé exprimer leur ras-le-bol. Désormais, il faut que le grand Peuple se montre solidaire de tout citoyen victime des griefs de ce régime autoritaire et liberticide. Autrement il nous serait difficile de vivre nos libertés dans notre propre pays.

Je me permettrai de dire, quand même, à leur « bourreau » que confisquer au citoyen ses moyens d’expression conventionnels, c’est le pousser, à la longue, à faire recours  à tout autre moyen à sa portée. S’il tient, bien sûr, à sa survie et ses libertés !On domine plus facilement les peuples en excitant leurs passions qu’en s’occupant de leurs intérêts. Et aux moins enthousiastes qui se veulent plus réalistes et qui exigent meilleur traitement ont leur oppose la force, une force de répression.

Mais force est de constater qu’il Il n’y aura jamais d’ordre pérenne par l’usage de leurres ou de la force. Le vrai ordre c’est la justice, c’est elle qui garantit l’intérêt général et suscite l’adhésion de tout un Peuple.Le Sénégal se trouve dans une situation de chaos chronique… 2012-2019, c’est 7 années de galère sur tous les plans. Au pif, n’importe qui parlerait de la précarité endémique, de la violence croissante, de la corruption généralisée et du  gaspillage insolent qui gangrènent notre vécu.

L’insolence et l’insouciance des autorités de ce pays face à ce calvaire des populations feront l’étincelle qui mettra le feu à la poudrière. Car les tripes du « Gorgoorlou » ne tiennent plus, ils se déchirent sous la pression sociale : l’emploi se raréfie, les prix des consommables flambent, l’insécurité est grandissante ; les questions du l’habitat notamment du loyer, de l’éducation, de la santé demeurent et deviennent plus préoccupantes.

La digue d’indifférence qui casse l’élan des vagues d’indignation n’est même pas de taille à rivaliser avec la violence avec laquelle l’expression des opinions contradictoires est réprimée. Jusqu’à quand serons-nous condamnés à supporter tout ce mal ? Jusqu’à quand sommes-nous tenus de supporter ces gens-là avec qui, les faits montrent que, nous n’avons pas les mêmes intérêts ?A vrai dire dans ma conception des choses ces questions n’ont pas leur raison d’être dans la mesure où tout dépend de notre volonté.

L’alternative c’est stopper ces gens-là !Ici le gouvernement nous ment, le Parlement lui lèche le cul, la Justice, cette drôle de dame de cour, garde en permanence son épée sur nos tête. Tout le Peuple tient certainement à l’ordre, à la justice, à la paix. Se lever, se battre et les garantir est son devoir et son intérêt.

Au cas contraire les citoyens, que nous sommes, continuerons de subir individuellement le désordre social et organisationnel qui sévit dans le pays. Les plus forts continueront d’écraser les faibles….A nous de faire le choix entre joindre la lutte où rester de minables geignards avec un doux « Yallah bakhna » sur nos lèvres pour alléger nos problèmes de conscience.

Abdou DIENEMEAabdoudiene@gmail.com

 

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