Élections territoriales du 23 janvier 2022 : du droit à un second mandat et de l’inélégance politique.

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Le 23 janvier 2022, les sénégalais devront se rendre aux urnes pour choisir leurs maires et leurs présidents de conseil départemental. Pour beaucoup, ces élections constituent le premier tour de la présidentielle de 2024, mais pour d’autres elles sont juste les plus importantes de « l’ère Macky Sall ».

Une chose est sûre, jamais une élection locale n’a suscité autant de passions, de débats, de coups bas… Quoi qu’il en soit, les 45 départements et les 557 communes devront choisir ceux qui devront mener leurs terroirs vers l’émergence.

Parmi eux, et ils ne sont pas nombreux, certains ont eu au moins deux mandats, mais pour l’écrasante majorité, ils en sont à leur premier mandat. En effet, ces derniers ont bénéficié de la vague de changement qui avait balayé Wade et son régime. Ils sont donc presque tous à leur premier mandat.

Ainsi, après avoir donné à Macky Sall un second mandat à la tête du pays, les maires et présidents des conseils départementaux, n’ont-ils pas droit eux aussi à un second mandat ? Pour ce faire, Macky ne doit-il pas leur rendre la monnaie de leur pièce ? Logique pour logique tel doit être le seul critère qui devrait prévaloir dans le choix des têtes de liste.

Mais à voir ce qui se passe sur le terrain, l’on se demande quel va être le critère qui sera mis en avant dans le choix des futurs candidats. Devenir maire ou président de conseil départemental hante le sommeil des hommes politiques. Et le comportement de certains frise le ridicule.

APR contre APR.

S’il y a dans ce pays un parti politique ou chacun fait ce qu’il veut et comme il veut, c’est bien l’Alliance Pour la République (APR), une véritable armée mexicaine. Dans ce parti le comportement de certains des responsables politiques frisent parfois le ridicule. Car comment comprendre, que quelqu’un qui ne doit son ascension sociale et politique, qu’à un décret du chef de leur parti, Macky Sall, puisse aujourd’hui prétendre contester et convoiter le fauteuil de maire occupé par un camarade de parti, dont la majorité sont des compagnons des premières heures du chef de l’État? Nous prendrons deux exemples.

À Tambacounda Sidiki Kaba, qui n’est devenu politicien qu’avec l’avènement de Macky au pouvoir, veut la place de Mame Balla Lô, compagnon des premières heures et membre fondateur de l’APR. À noter aussi qu’il y a un troisième larron, tout aussi marron, le DG de la Sicap SA, Mamadou Kassé.

À Diarrère, Thérèse Faye Diouf fait face un matraquage politique de la part de Moïse Sarr, qui a été créé de toutes pièces par Macky. Au micro de Dakaractu, Mame Balla Lô avait fustigé le comportement de certains responsables nommés par le chef de l’État.

Des comportements que l’édile de la ville de Tamba, M. Mame Balla Lo, avait jugés de « regrettable ». En effet, selon lui, « si vous êtes ministre ou DG nommé par le chef de l’État, vous devez vous approcher des élus, leur demander ce dont les populations ont besoin et ensemble résoudre leurs problèmes. Mais c’est tout le contraire. Chacun fait ce qu’il veut et ça va dans tous les sens. Ils ne font que combattre le maire et ils oublient que la commune est un démembrement de l’État », avait-il dit

BENNO contre BENNO

La coalition Benno Bokk Yaakaar ne va-t-elle pas succomber aux chocs des intérêts et des égos? Et là encore ce sont les responsables politiques de l’APR qui font preuve d’une inélégance et d’une incohérence politique ridicule à tout point de vue. On est amené à se demander si le président de la République n’a pas construit des monstres.

Des monstres qui, venus de nulle part, remettent en cause tout le dispositif et la stabilité politique de certaines localités. L’exemple de Kaffrine est à tout point de vue, la face cachée de l’Iceberg. Dans cette ville du centre du pays, le maire sortant Abdoulaye ViIane du parti socialiste, est presque humilié au quotidien, par l’actuel ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’hygiène publique, Abdoulaye Sow.

Ce dernier, faut-il malheureusement le rappeler, a fini, par ses services du ministère, d’installer une dualité au sommet de la ville de kaffrine. En d’autres termes, Abdoulaye Sow avec les moyens et programmes de l’État, joue le rôle de maire à la place du maire. Tous les deux qui sont de BBY se livrent une guerre sans merci.

Des conséquences sociales terribles

De telles rivalités, à la limite malsaines, ont, à n’en point douter, des conséquences sociales terribles. Des frères de partis et ou de coalitions, par militants interposés, se traitent de tous les noms d’oiseaux. Les insultes et les coups bas sont allés si loin qu’un candidat à la candidature nous dira ouvertement avoir atteint le point du non-retour. Impossible selon lui, quelque soit la décision du parti de travailler avec son challenger. Les conséquences seront aussi électoralistes. En effet, en laissant pourrir la situation, c’est le chef de l’État qui risque lui-même de payer les conséquences de son silence coupable. En effet, dans plusieurs localités du Sénégal, des votes sanctions seront inévitables.

Ainsi donc, tous les ministres et secrétaires d’État veulent devenir maires, tous les DG veulent aussi, devenir maire et les maires veulent naturellement rester maires. Et ce n’est très certainement pas pour l’intérêt des populations, mais pour leurs propres intérêts, car tous veulent prouver au ROI leur popularité pour s’asseoir à sa table.

dakaractu

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