En première ligne: Babacar, médecin confronté au Covid-19

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Médecins soignants, techniciens de laboratoires, infirmiers… la communauté des professionnels de la santé est au devant du front de bataille enclenchée contre le Covid-19. Pour toute arme, ces hommes et femmes dont le sacerdoce est de sauver des vies, ne disposent que leur connaissance, leur détermination, leur humanité et surtout leur courage face au risque d’être contaminé. 
 
Pour le deuxième épisode de notre série consacrée à ces héros du quotidien, nous vous présentons Babacar (nom d’emprunt), medecin dans un grand hôpital de Dakar où des malades du Covid-19 sont traités.
 
Médecin dans un service confronté aux malades du coronavirus, Babacar préfère l’anonymat pour nous parler et refuse, donc, toute prise de photo. «Cela n’a aucune importance», se justifie-t-il. Il affiche une allure sobre et une silhouette moyenne. Blouse blanche, pantalon noir. Seule note de fantaisie: des chaussures bleues qui contrastent avec la sobriété affichée dans l’habillement, mettant un peu de lumière dans cet accoutrement. «Je me sens plus à l’aise dans une blouse que dans un habit classique», note le medecin. On imagine que ce brin de phrase est accompagné d’un large sourire vue comment ses sourcils se sont tout à coup ouverts accompagnant son énoncé. Nous n’en aurons pas le cœur net. Pour cause, monsieur porte un masque chirurgical, qu’il n’enlèvera pour «rien au monde». La prudence est mère de sûreté, dit-on.
 
La diction est nette, le propos implacable, toujours entre deux railleries taquines, «histoire de détendre l’atmosphère, très tendue par ces moments», souligne t-il. En effet, celle-ci est très électrique par ces temps. Le Covid-19 est venu radicalement changer le quotidien du personnel de santé, tous niveaux confondus; celui des citoyens, tout court. En première ligne de la lutte contre le Covid-19, il fait partie de ces professionnels de la santé qui mettent à chaque instant leur vie en danger, pour sauver celle des autres. Dans sa course contre la montre pour contrôler la propagation du Covid-19, l’Etat a mis au-devant ces spécialistes de la santé. Ils sont écoutés, consultés et leur recommandations et propositions souvent appliquées. «Une démarche responsable» salué par ce médecin, héros de l’ombre; qui soit-dit en passant ne sent nullement «héros». «C’est mon travail, je m’y acquitte consciencieusement, ni plus, ni moins», souligne Babacar. Par ces temps, sa fierté, il la trouve dans un seul idéal «faire en sorte de maîtriser la propagation de ce virus qui est venu tout remettre en cause».
 
Pour saluer leur mobilisation indispensable et cruciale dans cette «guerre» contre le coronavirus, le peuple sénégalais ne cesse de leur témoigner sa reconnaissance, à travers notamment les réseaux sociaux, des chansons, clips et autres…Des gestes qui témoignent de cet élan de solidarité qui vont doit au cœur de notre médecin et ses autres collègues. Comme tout individu, les professionnels de la santé sont aussi sujets aux risques du Coronavirus. «Nous sommes des êtres comme tout le monde. C’est pas parce qu’on est travailleur de santé qu’on en est naturellement immunisés. Oui, nous prenons des précautions», souligne t-il. Pour autant, ils n’en font pas une psychose. «C’est l’erreur à ne surtout pas commettre. On prend des mesures et on fait notre travail, sans pression», souligne t-il. S’ils présentent des symptômes, ils sont testés, s’ils sont négatifs poursuivent leur travail. S’ils sont positifs, les recommandations de prise en charge identiques à la population générale leur sont appliquées : isolement, arrêt de travail et levée d’isolement après guérison complète des symptômes. Seulement, eux à la différence des autres reviennent sans hésiter sur «le terrain de bataille», pour sauver des vies. Un idéal. Un destin. Un choix. Quelle humanité!
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