Explosion des loyers à Dakar, échec des réglementations

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La hausse des loyers se retrouve dans tous les quartiers, même les plus populaires. Selon Mamadou Mbaye, président de la Fédération des agences et des courtiers immobiliers du Sénégal, 56 % des habitants de la capitale sont locataires tant il est difficile et coûteux d’acquérir un bien. Malgré une règlementation en 2014, la situation va de mal en pis, relève une enquête du journal Le Monde à Dakar.

« D’abord, le foncier est très cher à Dakar car il n’y a plus de place, les financements par les banques sont inaccessibles avec des taux d’intérêt qui dépassent les 10 %, la fiscalité ne cesse d’augmenter et le coût de construction est élevé », liste M. Mbaye. Des facteurs qui freinent l’investissement dans l’immobilier et qui ont un impact sur les loyers : les bailleurs ne cessent de les relever pour tenter de gagner en rentabilité.

Pourtant, l’Etat avait essayé en 2014 de réguler les prix avec une loi imposant une baisse de 4 à 29 % en fonction du montant du loyer. La législation enjoignait aussi de tenir compte de la taille du logement et d’autres critères comme sa vétusté ou son emplacement dans l’agglomération.

Mais dans la pratique, les propriétaires ont continué à fixer leur prix librement en fonction du marché. « Les propriétaires expulsent leurs locataires, en expliquant vouloir faire des travaux ou occuper eux-mêmes leur logement. Après un coup de peinture, ils le louent de nouveau à un prix plus élevé », ajoute Elimane Sall, président de l’ADLS.

Amadou Thiam, directeur général de la construction et de l’habitat au ministère de l’urbanisme reconnaît l’échec de la loi de 2014. « Malgré la réglementation qui encadre les loyers, les prix ont flambé de nouveau depuis 2019 », note-t-il.

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