Fermeture des frontières : Nouakchott et Dakar s’entendent

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La Mauritanie ne badine pas avec la santé de ses populations. Après avoir partiellement fermé ses frontières avec le Sénégal, elle les a finalement toutes fermées à cause de la propagation progressive de la pandémie dans notre pays. La mesure a été prise samedi à l’aube. Il y a quelques jours, Nouakchott avait décidé de fermer l’ensemble des points de passage au niveau de la frontière, à l’exception de Rosso Sénégal, zone de transit la plus importante, suivie de Démette-Bogué. Plus tard dans la journée du samedi, le ministère de l’Intérieur a publié un communiqué pour annoncer que les deux pays se sont entendus pour prendre cette décision afin d’éviter la propagation du Covdi-19.
Arrivés à Rosso vers 6h du matin samedi, les premiers passagers ont constaté l’immobilisation du bac qui assure la continuité géographique entre les deux pays. Idem pour les pirogues qui font la traversée entre Démette et Bogué. Cette fermeture a de nombreuses conséquences, car elle a provoqué le blocage de populations sénégalaise et mauritanienne de part et d’autres du fleuve qui constitue la frontière naturelle entre les deux pays. Les services de sécurité sont d’ailleurs entrés en contact avec leurs homologues mauritaniens afin de diligenter cette situation.

Des enjeux économiques énormes
Ces conséquences se font sentir également sur le plan économique avec l’arrêt brutal de tous les échanges commerciaux. A Rosso Sénégal, le trafic d‘habitude très intense, grâce au commerce florissant de toutes sortes de produits, est au point mort. Plusieurs milliers de personnes ont été ainsi envoyées au chômage forcé. Ce qui laisse augurer des lendemains incertains, car la plupart des populations dépendent de ce business.
Côté mauritanien, le manque à gagner sera énorme sur le plan de recettes liées aux taxes et frais de traversée. L’Administration douanière sénégalaise va également sans doute voir ses recettes considérablement baisser avec la fermeture de cette frontière.
A Démette comme dans la quasi-totalité des villages voisins, les populations s’approvisionnent quotidiennement en denrées alimentaires en Mauritanie. D’ailleurs dans ces localités, l’économie locale a été presque partout abandonnée au profit des produits mauritaniens. Cette nouvelle situation met donc les habitants dans un dilemme. Pour faire face et ainsi atténuer les effets de la fermeture de la frontière, le maire de Démette envisage par exemple l’implantation de boutiques-témoins pour faciliter l’accès aux produits de base en ces périodes troubles, en espérant plus tard relancer l’économie locale, redynamisant notamment les marchés locaux.

 

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