Foot sénégalais : quel choix entre « nouveauté » et continuité ? (Par Amadou Thiam)

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Le football sénégalais, tout comme le sport de façon général, est géré de manière opaque. Toujours les mêmes têtes, qui se font passer le bonnet d’une à autre en fonction des saisons.

Les Sénégalais retiennent leur souffre, face à l’avenir du foot national dont le destin se joue entre compromis et compromission d’une élite plus affairiste que nationaliste, dans un course effrénée qui n’en est pas du tout une.

Ils sont jours prêts à tuer pour ne pas sortir du cercle. Cette ardente énergie qu’ils fournissent, si elle était positive, aurait permis d’accrocher une pluralité de coupes à nos vitrines.

Tous les moyens sont bons pour rester aux pinacles. Le camp du changement affûte les mêmes armes pour y arriver jusqu’à ce que mort s’en suive. Il y’aurait eu une mort d’homme dans des circonstances encore plus obscures qu’une nuit noire.

Tout se passe comme si les Sénégalais que nous sommes, peuple souverain qui en voit de toutes les douleurs et détresse quant aux performances de l’équipe nationale de football, n’a pas son mot à dire.

Notre sport, dans sa globalité, est pris en otage par une poignée de clans qui n’ont de seul mérite que d’être des hommes d’affaires et de réseaux d’affaires. Ce syndrome a fini par installer ses tentacules un peu partout dans le continent. Devons-nous rester des spectateurs inertes face à cette confiscation d’une « portion » de notre souveraineté ?

Le mode de désignation et/ou d’élection des dirigeants du sport au Sénégal pose un réel problème d’éthique et de droit.

C’est plus qu’insultant que ça se joue exclusivement entre Augustin Senghor, candidat sortant et Mady Touré, candidat sérieusement déclaré avec un faiseur de roi, à la personne de Saër Seck, aussi versatile que son manque de courage de s’assumer n’est plus à démontrer.

Faut-il encore le rappeler pour les jeunes générations, ils étaient tous là avec la boulimie et sans au compteur zéro résultat. Ça joue et se joue en « petits camps », avec les mêmes équipes et jours les mêmes règles qu’ils ont eux-mêmes édictées pour ne point être remplacés.

Etant entendu que c’est de la fédération sénégalaise de football qu’il s’agisse, nous avons tous autant que sommes de sénégalais leur mot à dire. Pour ma part, tous pareils, autant qu’ils étaient tous là à se passer le témoin pour que le business tourne et ne sorte pas de la famille !

Ce qui se passe aujourd’hui, avec le football, ne nous est pas étranger en matière de gestion des instances de notre sport. Du coup, le résultat est sans appel. Aucune discipline sportive de chez nous ne donne pas satisfaction au citoyen. De déception à déception, le peuple a fini par tourner le dos du sport en dépit des centaines de milliards de notre budget engloutis chaque année.

L’Etat a l’obligation de prendre ses responsabilités, dans toute la rigueur, pour parer à la réalisation de cette entreprise de « consensus » de complot et rendre les rênes du football pour que son avenir ne soit pas hypothéqué entre les mains des lobbies du ballon rond.

Les Sénégalais sont fatigués de ce « jeu » en dehors des pelouses, parce que conscients qu’à l’arrivée eux seuls seront les perdants.

Le débat est de très loin d’être une affaire de candidature de top du président sortant ou de l’inexpérience de son challenger, mais plutôt de l’avenir du football sénégalais. De près ou de loin, ils sont tous acteurs de la discipline en plus d’être là depuis des années avec à leur compte un lot de résultats insatisfaisants.

Oui, comme tous les Sénégalais soucieux de l’emblème et des couleurs de notre Patrie, nous voulons des changements à la fédération sénégalaise de football !

Nous avons bien dit changements et non permutations de chaises pour juste orner la galerie. Une poudre aux yeux !

Nous sommes plus que convaincus que les vrais changements, ce ne sera pas avec les têtes qui sortent de l’eau et du lot. Le football est une affaire de toute la nationale, sérieuse pour ne pas être laissé entre les mains d’une seule bande de prédateurs à tout point de vue.

Le football face à son destin, la nation sénégalaise face à ses responsabilités devant les hommes et devant l’histoire.

Amadou THIAM

Si vraiment c’est à cette honteuse illustration que se résume notre football, mieux vaut ranger nos crampons alors qu’il est temps pour ne pas jeter nos maigres milliards par la fenêtre.

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