Ils pensent que le président est revenu sur sa parole et compte s’éterniser au pouvoir. Dans le projet présenté aux députés, le mandat présidentiel est limité à deux.
Le chef de l’état gambien et ses supporteurs qui contestent estiment que le premier mandat de leur champion doit commencer en 2021.
L’avocat et Professeur de Droit Constitutionnelle, Lamin Darboe qui fait campagne pour Adama Barrow auprès des députés, estime que pour respecter la loi, le mandat du chef de l’état ne peut commencer qu’en 2021.
Argument battu en brèche par Sal Taal, le président du barreau Gambien, pour qui la limitation à deux mandats présidentiels est une demande populaire prise en compte par les rédacteurs de la nouvelle constitution.
Par conséquent, dit-il, la dernière décision revient au parlement et au peuple lors d’un référendum.
Joint par la BBC, Madi Jobarteh, le coordonnateur des organisations de la société civile gambienne, qui note que « Le projet de Constitution n’est ni un projet de loi ou un projet de modification mais un processus politique pour accoucher d’une constitution », ajoute que » L’Assemblée nationale ne peut que faciliter ce processus pour aboutir à un référendum. »
Les députés gambiens devront adopter le projet de Constitution au deux tiers des votes. Les populations gambiennes seront ensuite convoquées à un référendum pour adopter ou rejeter la nouvelle loi fondamentale.
Le syndrome de la conservation du pouvoir.
L’Afrique de l’Ouest est en passe de devenir une zone dans laquelle des chefs d ‘Etats font des pieds et des mains pour se maintenir au pouvoir.
Les derniers cas sont ceux des présidents ivoiriens et guinéens qui ont décidé de briguer un troisième mandat.
Des décisions qui en ce moment suscitent des réactions au sein des populations.
Lors du dernier sommet de la CEDEAO à Niamey au Niger, le chef de président nigérian Muhamadu Buhari, avait demandé à ses homologues de respecter leur constitution et de pas briguer un troisième mandat comme l’a fait le président mauritanien Ould Albdel Aziz et promis par Issifou Mahamadou du Niger, et lui même Buhari.
Les analystes au regard des derniers événements du Mali, pensent que cette organisation sous-régionale défend plus les intérêts de ses membres que celles de populations.
De plus en plus de voix s’élèvent dans la sous-région pour la mise en place d’une « Cedeqo des peuples » qui aura son mot à dire sur la gouvernance dans les pays membres.
En Guinée comme en Côte d’Ivoire (les cas les plus récents), plusieurs manifestants anti-troisième mandat ont été tués par les forces de l’ordre.
BBC