Génocide des Tutsis au Rwanda: Claude Muhayimana condamné à 14 ans de prison

0 28

Le Franco-Rwandais Claude Muhayimana, 60 ans, a été condamné jeudi 16 décembre par la cour d’assises de Paris à 14 ans de réclusion criminelle. Il a été reconnu coupable de complicité de génocide et complicité de crimes contre l’humanité pour son rôle en 1994 lors de l’extermination des Tutsis du Rwanda.

Aux 100 questions qui leur étaient posées, les jurés ont répondu que Claude Muhayimana était complice de génocide pour avoir été le chauffeur des miliciens armés jusqu’aux collines de Bisesero, de Gitwa et de Karongi, où s’étaient réfugiés les tutsis, entre le 7 avril et le mois de juin 1994. Et ils ont estimé qu’il n’avait pas été contraint à le faire.
C’est le premier citoyen ordinaire à être jugé et condamné en France pour avoir été impliqué dans le génocide rwandais. Quinze années de réclusion avaient été requises contre Claude Muhayimana.

Pour Daphrosa Gauthier, du collectif des parties civiles du Rwanda, c’est une satisfaction même si elle est mitigée. « On ne s’est pas trompé, on ne s’est pas trompé de bonhomme : il a été jugé par un jury populaire qui ne connait pas le Rwanda, qui appréhendait le génocide pendant ces quatre semaines qui viennent de passer. Il a eu 14 ans, personne ne peut se réjouir, mais malgré tout, c’est une peine relativement clémente pour un génocide ».

Un « acteur du génocide »

L’accusation au contraire a estimé que Claude Muhayimana fut un « acteur du génocide », un « rouage indispensable dans le dispositif de cette traque des Tutsis ». Cet homme « a contribué au génocide en tant que conducteur et transporteur des tueurs sur une très longue période de trois mois », a de son côté déclaré le ministère public. Ils citent notamment les témoignages de Rwandais entendus par la cour, des rescapés du génocide, mais aussi d’anciens tueurs détenus au Rwanda et interrogés par visioconférence.
Claude Muhayimana est le quatrième Rwandais condamné pour génocide en France. En mai prochain, s’ouvrira le procès de l’ex-préfet Laurent Bucyibaruta.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.