La justice guinéenne a remis en liberté provisoire dix responsables et militants d’opposition à l’origine des manifestations qui secouent le pays depuis le début du mois d’octobre. Leur procès en appel est prévu pour le 5 décembre.
L’annonce de leur remise en liberté jusqu’à leur procès en appel, le 5 décembre, a été saluée aux cris de « Liberté ! Liberté ! », scandés par des centaines de leurs partisans massés dans la salle d’audience et à l’extérieur du tribunal de Conakry. Ces opposants avaient été reconnus coupables d’avoir causé des troubles graves, en appelant les Guinéens à manifester contre un éventuel troisième mandat du président Alpha Condé, et à paralyser l’économie guinéenne à partir du 14 octobre.
Liberté provisoire
Jeudi, les avocats des dix opposants condamnés en première instance à des peines allant de 6 mois à deux ans ferme ont obtenu devant la Cour d’appel le report d’une semaine de l’audience sur le fond pour préparer leur défense, ainsi que leur remise en liberté d’ici là. « Nous avons toujours dit que ce procès n’avait pas de raison d’être », a réagi l’un des avocats, Me Mohamed Traoré, avant d’insister : « Nous allons encore nous battre pour que le juge en appel sache qu’on a condamné des innocents en première instance. » « Nous avons gagné une bataille, mais le 5 décembre, nous allons gagner la guerre », a abondé un militant du FNDC, Saloum Assia Cissé.
« Nous prenons acte de cette décision de remise en liberté et laissons la justice faire son travail en toute indépendance. Ce qui est une exigence démocratique », a déclaré à Jeune Afrique Souleymane Keita, conseiller chargé de mission à la présidence de la république et membre du bureau politique du parti au pouvoir, le RPG-Arc-en-Ciel. « Nous espérons que la justice veillera au respect des lois de la République », a-t-il ajouté.