IDRISSA GANA GUÈYE (2e partie) : « JE N’AI PAS BESOIN DU BRASSARD POUR JOUER MON RÔLE »

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Dans cette deuxième partie de l’entretien exclusif qu’il nous accordé, le milieu de terrain des « Lions » Idrissa Gana Guèye revient sur son rôle de leader dans une sélection nationale qu’il a intégrée en 2011, un peu avant tous ses coéquipiers actuels. Ce qui lui confère un statut d’ancien et qui, conjugué à son impressionnante régularité (il est le joueur en activité le plus utilisé en équipe nationale depuis 2012), en rajoute sur le poids des responsabilités sur ses épaules. Le joueur formé à Diambars assume, dévoile un pan de sa personnalité pas forcément connue du grand public et dresse un regard sur la nouvelle dimension de Sadio Mané, qu’il côtoie depuis une décennie.

Vous vous apprêtez à boucler votre 9e saison en professionnel. 9 saisons, quand même ! Sentez-vous aujourd’hui le poids des responsabilités sur vos épaules ? En club mais aussi et surtout en sélection ? Il est venu votre temps d’être ce que les Mavuba et Cabaye ont été pour le gamin venant de Diambars, même si l’on vous voit rarement prendre la parole sur le terrain, crier, donner de la voix pour orienter vos coéquipiers…

C’est vrai qu’on me voit rarement faire ce genre de trucs comme Rio Mavuba faisait avec nous durant nos saisons à Lille. Cette responsabilité, je la prends plus en sélection, parce que je fais partie des anciens. J’ai cette responsabilité par rapport aux jeunes. En club, c’est différent. Il y a les anciens, ceux qui ont été là avant moi et c’est un peu plus compliqué. Mais en équipe nationale, je prends mes responsabilités, j’y suis un leader sur le terrain et en dehors. Ça, tout le monde le sait, je crois. J’essaie toujours de montrer le bon exemple, de jouer mon rôle jusqu’au bout.

Au-delà du joueur qui met toujours de la bonne humeur et une grosse ambiance dans le car ou le vestiaire, quel type de leader êtes-vous ?

Bah, je suis un leader dans tous les domaines, sur le plan technique mais également au niveau de la parole… Quand il faut parler, je parle, les gens m’écoutent. Quand il faut gueuler, je le fais aussi, mais toujours dans la bonne manière pour que le message passe bien. Au niveau de l’ambiance aussi, oui, ça fait partie de ma personnalité. J’aime bien mettre de l’ambiance dans le vestiaire et qu’on soit tous contents de rejoindre la sélection, surtout qu’on vive des moments inoubliables. C’est vrai qu’il y a le football, mais en dehors des terrains, on passe beaucoup de temps ensemble, on est enfermés à l’hôtel et si on ne rigole pas, si on ne passe pas du bon temps ensemble, c’est clair qu’on va s’ennuyer. C’est pourquoi j’essaie toujours d’amener cette bonne humeur, qu’on soit tous ensemble, qu’il y ait une ambiance saine dans le vestiaire et qu’on kiffe notre sélection.

Un peu comme un capitaine, sans le brassard ?

(Rires) Voilà ! C’est ça. Je n’ai pas besoin du brassard pour jouer ce rôle de capitaine. Ça, tout le monde le sait. Je suis un leader naturel. Je le fais naturellement. C’est un truc que je fais naturellement parce que je suis comme ça.

Vous évoluez au milieu de terrain, le secteur qui est la principale cible des critiques quand le jeu de l’équipe nationale ne séduit pas. Avez-vous l’impression que les observateurs en font trop ?

Chacun peut penser ce qu’il veut, analyser la situation comme il veut. Personnellement, je crois que les milieux de terrain ont toujours joué leur partition dans les performances de l’équipe. On a toujours essayé de faire de notre mieux. Les gens pensent ce qu’ils veulent, mais on a toujours joué notre rôle à fond. Si l’équipe ne produit pas du beau jeu comme ils voudraient, ce n’est pas forcément le milieu de terrain qui est en cause. Ce serait la faute de toute l’équipe. Quand il y a un problème dans le jeu d’une équipe, il ne faudrait pas cibler un secteur ou un autre mais essayer de le régler tous ensemble.

Avec Koulibaly en défense et Sadio Mané devant, vous formez la colonne vertébrale de cette équipe nationale. Cela vous confère-t-il plus de responsabilité, dans le jeu, dans la façon d’aborder les rencontres ?

Il n’y a pas que nous trois. Il y a d’autres comme Cheikhou (Kouyaté) qui est notre capitaine, qui a toujours joué son rôle de leader et essayé de tirer l’équipe vers le haut. Après, si on est mis en lumière avec Sadio (Mané) et Kouli (Kalidou Koulibaly), c’est qu’il y a de l’espoir en nous et on doit jouer notre rôle de leaders et tirer cette équipe vers le haut, le plus loin possible.

Justement, en parlant de Sadio Mané, vous qui le côtoyez en sélection depuis plus de 9 ans et qui habitez dans la même de Liverpool depuis trois ans, même si vous évoluez dans des clubs rivaux, à quel degré mesurez-vous son changement de dimension ?

Sadio a changé de dimension maintenant parce qu’il met beaucoup de buts maintenant. C’est un peu ce qui lui manquait. Il a toujours bien joué, il a toujours été le joueur qu’il est aujourd’hui, malheureusement il marquait moins de but et ce qui fait qu’on parlait moins de lui. Maintenant qu’il a rajouté les buts à sa palette, qu’il devient un peu plus finisseur, forcément on parle plus de lui. C’est ce qu’on attend de lui. On savait qu’il était capable de marquer des buts. Il faut qu’il continue comme ça, on continuera de le voir progresser, grandir.

Ce samedi, en championnat, vous vous déplacez sur la pelouse de Crystal Palace où évoluent vos amis Cheikhou Kouyaté et Pape Ndiaye Souaré (Idrissa Guèye partage la même chambre en sélection avec Kouyaté et a effectué sa formation à Diambars avec Souaré, avec qui il a également évolué à ses débuts en pro à Lille). Comment se préparent ces duels face à des coéquipiers en sélection, notamment dans la communication ?

Ça ne change rien dans la préparation. On se prépare comme pour les autres matchs. On est plutôt très contents de se retrouver, surtout en fin de match où l’on se parle, on rigole, on s’échange de maillots…

Un message à l’endroit de Khadim Ndiaye, dont on vous sait très proche et qui a été victime d’une grosse blessure en club ?

C’est vrai que c’est un moment très difficile pour lui mais lui, il croit beaucoup en Dieu. Je ne me fais pas de souci pour lui. Il va revenir plus fort. Je l’ai eu au téléphone et il était content d’avoir mon soutien et de savoir qu’on est là pour lui dans ces moments compliqués. Il aura besoin de ça, de gens qui soient là, qui lui parlent. Il ne faut pas oublier que ce genre de choses, ça peut arriver à tout le monde. il faut rester croyant, bien travailler pour revenir plus fort.

Retrouvez, en cliquant sur ce lien, la première partie de l’interview avec Idrissa Gana Guèye :

« C’est au niveau de la maturité que j’ai beaucoup progressé »

 

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