“J’ai arrêté de porter des soutiens-gorge et voici ce que ça a changé dans ma vie”

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Pour des raisons esthétiques ou par bienséance, les femmes portent des soutiens-gorge depuis l’Antiquité. Devenu un accessoire indispensable aux gardes-robes féminines, elles sont toutefois de plus en plus nombreuses à le délaisser, prenant ainsi part au mouvement du “No Bra”. Plus encore depuis le confinement, qui semble avoir eu un impact sur notre rapport à la lingerie. Sarah, blogueuse bruxelloise connue sous le nom “Healthy and Girly”, s’y est mise il y a tout juste un an. La jeune maman nous dit ce qui a changé depuis.

Cela fait maintenant un an que vous avez totalement abandonné vos soutiens-gorge. Quel a été l’élément déclencheur dans cette prise de décision?

Ma grossesse. Enceinte, je n’ai pas eu de gros symptômes. Par contre, ma poitrine était très sensible, douloureuse. Un pull m’irritait, alors porter un soutien-gorge était inimaginable. C’est justement à cette période que je suis tombée sur le témoignage d’une fille qui s’était lancée dans le “No Bra”. Je me suis dit: “Je tente”. J’ai acheté une dizaine de débardeurs avec des bretelles très fines et réglables. C’est comme ça que j’ai commencé.

Avant cela, aviez-vous déjà entendu parler du mouvement?

Oui, mais honnêtement, je ne m’étais jamais vraiment penchée sur le sujet. Pour moi, il était impossible de ne pas porter de soutien-gorge, de ne pas avoir ma poitrine ronde et bombée. Le mouvement ayant pris de plus en plus d’ampleur, je me suis informée et j’ai pris conscience des dangers liés au port de ce sous-vêtement.

Je me suis tout de suite sentie plus légère.

C’est donc pour votre santé que vous avez délaissé le soutien-gorge?

Tout à fait. D’après mes recherches, la poitrine prend l’habitude d’être maintenue par un soutien. Elle est composée des “ligaments de Cooper”, censés soutenir naturellement mais qui perdent en réalité de leur tonicité car ils n’ont plus besoin de travailler. Et donc, les seins tombent. Et puis, il y a les problèmes de dos. On tire sur la poitrine et le dos. C’est l’ensemble de tous ces dangers qui m’a poussée à arrêter d’en porter.

Quels sont les bienfaits dont vous avez pu directement bénéficier?

La liberté! (rires) Je me suis tout de suite sentie plus légère. Je pense que c’est pour toutes les femmes pareil: on attend qu’une chose en rentrant à la maison, c’est de libérer nos seins. (rires) Au fur et à mesure, je me suis aussi rendu compte que j’avais moins mal au dos et que ma poitrine n’est pas tombée comme je le pensais. Au début, je me suis dit que c’était peut-être dû à l’allaitement. Mais cela fait maintenant un mois que je n’allaite plus mon fils et ma poitrine ne retombe toujours pas. Mes seins ont même gagné en fermeté.

Vous êtes-vous déjà sentie gênée?

J’ai une particularité: j’ai des mamelons ombiliqués, ils sont rétractés sur eux-mêmes. Donc mes tétons ne se voient pas à travers des vêtements. Ce qui aide beaucoup, je dois l’avouer. Cependant, mes mamelons étaient visibles durant la période d’allaitement, je ne me suis pourtant jamais sentie embarrassée.

Ni même par le regard des autres? C’est souvent cela qui freine les femmes à adopter le “No Bra”…

Je n’ai jamais senti de regard déplacé ou malveillant. D’ailleurs, mes sœurs et copines étaient étonnées de savoir que je ne portais plus de soutien-gorge car ça ne se remarque pas. Et personnellement, quand je vois des filles en “No Bra”, quand je vois leurs tétons, je ne suis pas perturbée. Cela fait sûrement suite à mon allaitement, qui m’a permis de comprendre qu’on sexualisait les seins. Or, ils ont un rôle bien spécifique, selon moi.

Le soutien-gorge est, selon vous, le symbole de l’hypersexualisation des seins?

Exactement. Pour moi, la poitrine n’est pas un objet sexuel. J’ai eu un enfant prématuré. Le lait maternel lui a permis de se rétablir plus vite. Je regrette qu’on puisse s’arrêter à cette sexualisation de la poitrine. Peut-être que si je n’avais pas eu cette expérience, j’aurais vu les choses différemment. Avec le “No Bra”, on contribue à faire évoluer les mentalités. Même si je sais que c’est un long travail à faire dans la société…

 

Ne dirigez pas directe­ment les adolescen­tes vers les sou­tiens-gor­ge!

Le port d’un soutien-gorge est parfois considéré comme un rite de passage. En en portant un, on devient une femme.

Oui, c’est pourquoi j’invite les mamans d’adolescentes à ne pas directement les diriger vers ce sous-vêtement, de leur parler des dangers, de leur fournir toutes les informations… Ma génération s’est vu “imposer” le soutien. On considérait cela normal, on l’a porté sans se poser de questions. Je pense qu’il est important de proposer toutes les options aux jeunes filles et de les laisser choisir.

 

Quand ça me fait plaisir. Pas pour répondre à une injonction.

Quel conseil donneriez-vous aux femmes qui aimeraient se lancer?

De le faire, pas pour les autres mais pour elles. Il faut faire un travail sur soi, faire des recherches. Il ne faut pas se forcer, mais le faire pour les bonnes raisons. Si elles ne sont pas à l’aise avec leur poitrine, elles ne doivent pas le faire. Le tout est de s’écouter.

Et vous, le divorce avec le soutien-gorge est définitivement signé? Vous n’y reviendrez plus jamais.

Je n’ai plus du tout envie d’en porter. Sauf sous une robe un peu spéciale, avec un dos nu ou autre. J’ai porté un soutien-gorge une fois depuis mon arrêt et c’était justement pour une soirée. La pire de ma vie (rires). Ça me démangeait. En fait, j’aimerais utiliser cette lingerie comme le maquillage. C’est-à-dire, occasionnellement, quand cela me fait plaisir et non pas pour répondre à une injonction sociale.

7sur7.be

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