La dynastie Bongo, au pouvoir depuis plus de 50 ans au Gabon

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Une tentative de coup d’État a eu lieu lundi au Gabon. Des militaires ont réclamé le départ du président Ali Bongo, héritier d’Omar Bongo, qui a gouverné le pays durant plus de quarante ans. Chronologie.

Lors d’une tentative de coup d’État, lundi 7 janvier, plusieurs militaires gabonais ont appelé à un soulèvement de la population dans une apparente

tentative de coups d’Etat. Ils visaient notamment la formation d’un « Conseil national de restauration » de la démocratie en capitalisant sur l’absence du président Ali bongo ondimba, hors du pays depuis plus de deux mois après un AVC. Une tentative qui mise à mettre fin à l’emprise de la dynastie Bongo sur le Gabon, au pouvoir depuis plus de 50 ans.

Omar Bongo, le père, a régné 41 ans

Le 17 août 1960, l’indépendance du Gabon, ancienne colonie française, est proclamée. En février 1961, Léon Mba devient président. Trois ans plus tard, il est déposé lors d’un coup d’État, puis réinstallé grâce à une intervention de l’armée française.

Fin 1967, à la mort de Léon Mba, Albert Bernard bongo

, alors vice-président, accède au pouvoir. Il impose le Parti démocratique gabonais (PDG) comme parti unique et dirige d’une main de fer, profitant notamment de la manne pétrolière.

En 1973, converti à l’islam, il devient El Hadj Omar Bongo, auquel il ajoutera Ondimba, le nom de son père, en 2003. Seul candidat, il est élu président en 1973, 1979 et 1986.

Parvenu au pouvoir avec l’aval de Paris, Omar Bongo Ondimba a été un des piliers de la « Françafrique », expression utilisée pour dénoncer un système de cooptation politique, réseaux occultes et chasses gardées commerciales mis sur pied après l’indépendance des colonies françaises d’Afrique noire.

De janvier à avril 1990, de graves troubles sociaux tournent à l’émeute. En mai, le multipartisme est adopté, mais Omar Bongo remporte toutes les élections présidentielles (1993, 1998 et 2005) face à une opposition qu’il parvient à diviser ou rallier à sa cause. Les scrutins sont contestés ou suivis de violences.

2009 : Ali Bongo, l’héritier

Le 16 octobre 2009, Ali Bongo Ondimba, fils d’Omar Bongo décédé en juin, est investi président. Il avait été élu en août lors d’un scrutin contesté. Des violences post-électorales et des pillages avaient secoué Port-Gentil (ouest), faisant plusieurs morts. Rapidement, l’opposition dénonce une « dérive autoritaire » et une « personnalisation du pouvoir ».

En 2010, la justice française ouvre une enquête sur le patrimoine considérable amassé en France par Omar Bongo et d’autres chefs d’État africains (c’est l’affair des bien « mal acquis »).

En décembre 2014, de violents heurts opposent manifestants de l’opposition et forces de l’ordre, lors d’un rassemblement interdit réclamant le départ d’Ali Bongo, faisant officiellement un mort.

Le régime, confronté à une crise économique à cause du plongeon des cours du pétrole à partir de 2014-2015, fait face à des tensions sociales croissantes, avec des grèves dans la fonction publique et le secteur privé.

En 2014, le journaliste français Pierre Péan affirme qu’Ali Bongo a falsifié son acte de naissance, dans son livre « Nouvelles affaires africaines ». Cette thèse, vigoureusement démentie par le pouvoir, affirme que le président est un enfant nigérian adopté par Omar Bongo pendant la guerre du Biafra, à la fin des années 1960. Selon la Constitution, il faut être né gabonais pour briguer la présidence. La polémique a fait l’objet de plusieurs procédures judiciaires en France et au Gabon. Une instruction est en cours à Nantes dans le cadre d’une plainte pour « faux » concernant l’acte de naissance déposée par sa demi-sœur.

Depuis 2016 : réélection contestée et absence prolongée

Avant la présidentielle du 27 août 2016, l’opposition demande en vain l’invalidation de la candidature d’Ali Bongo, répétant qu’il est un enfant nigérian adopté et qu’il ne peut pas être président. Le 31 août, la commission électorale annonce la réélection d’Ali Bongo, devant son adversaire Jean Ping.

S’ensuivent des violences sans précédent : manifestations anti-Bongo, interpellations par centaines, Assemblée incendiée, assaut des forces de sécurité contre le QG de Jean Ping… Ces troubles font trois morts selon les autorités, une trentaine, selon l’opposition.

Le 2 septembre 2016, Jean Ping se proclame « président élu ». Mais, le 24 septembre, la Cour constitutionnelle valide la réélection d’Ali Bongo.

Reportées trois fois, les législatives prévues en décembre 2016 se déroulent finalement en octobre 2018, avec une victoire écrasante du parti au pouvoir.

Le 24 octobre 2018, Ali bongo est victim d’un accident vasculaire celebral

en Arabie saoudite. Il est hospitalisé pendant plus d’un mois à Riyad, puis transféré à Rabat. Les rares communications officielles sur sa santé alimentent les rumeurs. En novembre, une partie de ses pouvoirs est transférée au Premier ministre et au vice-président.

La proclamation fin décembre des résultats des législatives entraîne la fin des fonctions du gouvernement.

Auteur : France24

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