La polémique sur le contrat d’affermage attribué à Suez au détriment de la Sénégalaise des eaux (SDE) est loin de connaitre son épilogue. Le Conseil national de la Sde est monté, ce mercredi, au créneau pour dénoncer la décision de l’ARMP portant sur le rejet du recours contentieux qu’il avait introduit. Ainsi, la Sde n’étant pas d’accord de l’attribution du contrat d’affermage à Suez va saisir la Cour suprême pour faire casser cette décision.
« Nous avons exprimé notre étonnement et notre grand désaccord concernant cette décision. Cette décision ne respecte ni le droit, ni le code des marchés public. Nous sommes convaincus qu’on est en train de nous spolier », a déclaré Mansour Kama, président du Conseil d’administration de la Sde. Avant d’ajouter : « si on cherche à pénaliser la Sde, nous ne l’accepterons pas. Nous avons pris toutes les dispositions pour attaquer cette décision devant la Cour suprême ».
D’après Mansour Kama, il n’y a rien qui justifie que le contrat d’affermage soit accordé à Suez d’autant plus que la Sde a offert le prix le plus bas. « Nous avons une différence de prix pour les 15 prochaines années de 42 milliards de francs CFA. Cette différence de prix justifie amplement au plan économique que nous puissions être adjudicataire », a renseigné M. Kama. Selon lui, la Sde est une entreprise professionnelle qui respecte les institutions et les consommateurs sénégalais. Sur ces entrefaites, il rassure que la Sde va assurer la continuité du service public jusqu’à ce qu’on la remercie. « Il n’y aucune crainte à avoir en ce qui concerne la continuité du service public. Nous allons respecter tous les engagements pris en étant au niveau du secteur de la distribution de l’eau au Sénégal », rassure le président du Conseil d’administration. Qui, par ailleurs, a interpellé les bailleurs de fonds parce qu’ils sont des partenaires du Sénégal et sont très engagés dans la distribution de l’eau. Ces bailleurs, rappelle M. Kama, ont voulu un appel d’offres précis et transparent. « Nous les interpelons pour savoir comment eux-mêmes apprécient cette situation assez ubuesque. Ils ne peuvent pas rester inactifs ou silencieux », martèle le président du Conseil d’administration.