Plombées par des dettes contractées auprès des structures sanitaires, les mutuelles de santé des volontaires et vacataires battent de l’aile
Plombées par des dettes contractées auprès des structures sanitaires, les mutuelles de santé des volontaires et vacataires battent de l’aile. Elles sont confrontées à des problèmes de santé financière et à ce rythme, risquent de mettre la clé sous le paillasson. Le Syndicat autonome des enseignants du moyen et du secondaire du Sénégal (Saemss) a pris les devants en créant sa propre mutuelle de santé.
Les mutuelles de santé des enseignants agonisent. Elles souffrent des problèmes de trésorerie obligeant ainsi les adhérents à mettre la main dans la poche pour se soigner. Les adhérents se plaignent de l’accès aux centres hospitaliers et aux pharmacies à cause de dettes que les mutuelles ont contractées. Pourtant, ces structures étaient mises en place dans le but d’aider les volontaires et les professeurs contractuels à se soigner sans débourser beaucoup d’argent d’autant qu’ils sont dans une «précarité» financière. A cause des dettes, ces mutuelles de santé tournent au ralenti. Les difficultés financières vont de mal en pis puisque plusieurs adhérents ont intégré la Fonction Publique et bénéficient ainsi d’une prise en charge (4/5) par l’Etat pour les soins. D’autres ont préféré tout simplement quitter ces mutuelles qui ne répondent plus à leurs besoins. «Tous les volontaires et contractuels étaient versés dans les mutuelles parce qu’ils n’étaient pas des fonctionnaires. Aujourd’hui, ces mutuelles ont tous d’énormes difficultés», constate le Secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants du moyen et du secondaire du Sénégal (Saemss), Saourou Sène, avant d’ajouter que : «Les adhérents ont souvent des problèmes de lettres de garanties et de médicaments». Les militants du Saemss se sont plaints auprès de l’instance dirigeante du syndicat afin qu’elle en trouve une solution.
LE SAEMSS INNOVE EN CREANT SA PROPRE MUTUELLE DE SANTE POUR CONTOURNER LES DIFFICULTES
Le Secrétaire général du Saemss et son équipe ont trouvé la parade en mettant en place une nouvelle mutuelle de santé pour régler les problèmes de soins des militants. «Lors du congrès du Saemss de 2016 les militants avaient réclamé la création d’une mutuelle de santé. Depuis lors, on travaille pour son opérationnalisation. Ce qui est désormais fait», renseigne M. Sène. Cette mutuelle est une innovation de taille de l’organisation syndicale que dirige Saourou Sène. «C’est la première fois dans l’histoire syndicale. C’est une mutuelle professionnelle et complémentaire pour les enseignants adhérents qui vont se soigner sans bourse déliée. Car, la mutuelle complète le 1/5 des frais pour les imputations», renseigne le Secrétaire général du Saemss. Le syndicat a fait preuve de générosité en s’ouvrant aux enseignants qui militent dans d’autres syndicats de l’élémentaire et du moyen secondaire. «Tout enseignant peut adhérer à la mutuelle du Saemss avec une cotisation mensuelle de 3 500 F. Elle rembourse à un taux de 55% et prend en charge les frais de pharmacie des ascendants directs des adhérents (Ndlr, père et mère)», dit-il. Le crédo de cette mutuelle, qui va faire dans la proximité en s’implantant dans les différents secteurs, est : Enseigner en parfaite santé». Elle compte nouer un partenariat avec les différentes structures sanitaires du pays pour faciliter l’accès aux soins aux sociétaires.
