Suite aux fortes pluies qui se sont abattues sur notre pays, le lac du parc de Hann a débordé, inondant ce qui y reste de forêt et même une partie des allées piétonnières. Les eaux stagnantes sont devenues verdâtres et doivent abriter toutes sortes de larves nuisibles.
Pour y pratiquer le sport depuis une trentaine d’années, j’ai vu la dégradation progressive de cet écrin de verdure qui était le poumon de Dakar. Pour combien de temps encore? Car les arbres se meurent… Lentement mais sûrement.
Depuis la grande inondation de 2005, aucun grand chantier n’a été ouvert pour résoudre, DÉFINITIVEMENT, ce problème récurrent. Et pourtant le Ministère de l’Environnement est à un vol d’oiseau. Que son occupant actuel ne prenne pas cette alerte pour une attaque personnelle. C’est que l’heure est grave ! Une action d’envergure de sensibilisation et de mobilisation autour de cet enjeu écologique majeur doit être entreprise d’urgence. Il ne s’agit ici ni de politique politicienne, ni de stigmatisation des agents des services des eaux et forêts. Il s’agit juste de tirer une sonnette d’alarme et dire : prenons collectivement de la hauteur pour sauver ce patrimoine en péril.
Car, nous sommes tous plus ou moins responsables : Il y’a ceux qui traversent avec leurs véhicules polluants qu’il faut rappeler à l’ordre. Et d’abord les services administratifs qui font des va et vient incessants alors qu’ils ont un accès qui pourrait les dispenser de traverser le parc. Les usagers qui salissent à leur guise, notamment en balançant les sachets plastiques en dépit du bon sens. La jouissance du parc aurait pu être exclusivement réservée aux piétons et aux bicyclettes! Une petite unité de location de vélos pourrait rapporter quelques subsides… Il y a des tas d’activités sportives et récréatives, non polluantes, qui pourraient agrémenter cet espace qui fut enchanteur. Je ne parle pas pour l’heure du Parc zoologique dont plusieurs pensionnaires vieillissant mériteraient d’être remplacés. Mais enfin…
Pour ne pas paraître nihiliste, il faut reconnaître qu’il y’a, au Parc de Hann, quelques îlots d’initiatives qui ont en commun d’être soutenues à bout de bras par la coopération internationale. Mais cela ne saurait remplacer une prise de conscience nationale de la fonction vitale pour Dakar du Parc forestier de Hann.
Alors, quel est le vrai problème pour résoudre définitivement l’étouffement sous les eaux de centaines d’arbres qui pourrissent à vue d’œil : Incompétence ? Impuissance? Indifférence ? Moyens logistiques et financiers ?
« A l’image du pays » m’a dit malicieusement un jogger frustré devant faire demi-tour face à une allée devenue impraticable. Oups! Pas de politique!
Ci-joint quelques photos bien en deçà de la réalité !