Le Sénégal à la 8e place des hauts lieux de blanchiment d’argent et corruption

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Selon le dernier rapport de l’institut de Bâle sur la gouvernance, le Sénégal, avec un score de 7.3, est le 8e pire pays au monde en termes de blanchiment d’argent. En Afrique, le Sénégal est sur le podium des pays à risque. Seuls le Mozambique et la Sierra Leone font pires.

Comme la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest, le Sénégal reste depuis 2016 dans la zone rouge en matière de lutte contre la corruption. Classé 67ème sur 180 pays au niveau mondial en 2020 (Transparency International, 2020), le pays connait une stagnation après une période de progression entre 2012 et 2015.

Des résultats qui appuient le plus récent sondage d’opinions d’Afrobarometer au Sénégal, révèlant que la majorité des citoyens, 75% des personnes interrogées, jugent le niveau de corruption en hausse, surtout chez les policiers et gendarmes mais aussi chez les députés, les conseillers municipaux ou départementaux, les juges et magistrats, les officiels de la présidence et les fonctionnaires. Des pratiques quotidiennes de corruption ont été signalées par les usagers des services publics à travers le versement de pots-de-vin.

Une perte annuelle estimée à 148 milliards de dollars, soit 25% du produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique

Par ailleurs, les Sénégalais jugent plutôt négatives les performances du gouvernement en matière de lutte contre la corruption au sein de l’administration publique. Bien qu’ils soient conscients des effets néfastes de la corruption sur l’économie, les citoyens redoutent des représailles en cas de dénonciation des actes de corruption.

Entre autres recommandations, ces résultats suggèrent la mise en place, par les autorités, de réponses institutionnelles impliquant davantage les Sénégalais dans la lutte contre ce fléau qui gangrène la société.

En 2020, la présidente de l’Office national de lutte contre la corruption (OFNAC), Seynabou Ndiaye Diakhaté, révélait que vingt rapports ont été déposés sur la table du procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye. « J’ai fait mon travail sans état d’âme et ça s’arrête là. On m’a délimité un champ de compétence et je ne peux pas sortir de ce champ », se justifiait l’ancienne Doyenne des juges, précisant que l’OFNAC n’est pas un organe de poursuite.

La corruption reste un fléau au Sénégal, causant une perte annuelle estimée à 148 milliards de dollars, soit 25% du produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique. Créé en 2003, l’Institut de Bâle sur la gouvernance est une fondation suisse à but non lucratif qui se consacre à la collaboration avec des partenaires publics et privés du monde entier pour prévenir et combattre la corruption et d’autres crimes financiers.

Par l’intermédiaire du Centre international pour le recouvrement d’avoirs (ICAR), il aide les pays partenaires à récupérer les avoirs volés à l’étranger, à travers la recherche des causes profondes et les moteurs de la corruption, etc.

Avec Emedia

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