Le tong-tong du foncier : La 2e Alternance piégée

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Il a fallu la sortie d’un Sénégalais bon teint qui a eu à le défendre pour que l’opinion nationale et internationale puisse être édifiée et prendre au sérieux les informations mises à leur disposition. Pourtant, bien avant cette alerte de Madiambal Diagne, les observateurs avertis ont bel et bien avancé que celui qui succèdera à Wade à la tête du Sénégal aura du pain sur la planche. Ce, eût égard à ses pratiques jugées pas du tout saines, notamment dans le domaine du foncier. Wade était accusé de céder à vil prix des terres, des appartements et villas à des membres de son entourage.

 La 2e alternance piégée

Ce piège n’est autre que les mauvaises pratiques qui vont continuer, précisément dans la gestion du foncier. C’est en ce sens que son successeur risque de faire pire que lui.

L’urbanisation croissante, pas assez guidée ni encadrée, exerce une telle pression sur notre environnement naturel qu’elle en dégrade nos villes et malheureusement notre littoral aujourd’hui livré à une voracité foncière sans nom, et une spéculation tous azimuts.

Aujourd’hui la quasi-totalité de la Corniche Ouest de Dakar a été bradée par l’État du Sénégal, y compris la plupart des terrains encore nus.

A l’avenir, on aura bientôt plus le droit de voir la mer depuis Dakar à cause des constructions en bord de mer. En plus de ça ces promoteurs risquent de mettre en péril les personnes qui vont habiter dans ces bâtiments qui vont s’effondrer tôt ou tard car au préalable il n’y a pas eu d’études d’impact environnemental et on constate aussi qu’ils ont mal compacté la falaise.

Depuis 2015, Dakar est en train d’être détruite au niveau des côtes, en effet il n’y a pas de contrôle nécessaire voire même efficace de la part de nos gouvernants quant au construction de ces bâtiments.

Le littoral est un espace très convoité par l’homme comme le montre l’emplacement des capitales, des infrastructures, du tourisme, de la pêche, et où se sont épanouies des cultures riches et originales.

Le bradage du littoral sénégalais pose des questions et suggère des réponses qui vont au-delà des clivages politiques. Il ne peut être un objet de stratégie électorale.

Le régime de Macky éclaboussé…..

 Nous étions déjà en 2013. Un an seulement après son arrivée à la Magistrature suprême. Le tout nouveau président a été alerté en ce sens afin que le foncier ne terni pas son régime. Mais hélas !

Pourtant, selon Madiambal Diagne Macky sall a appris avec Abdoulaye Wade tout ce qu’il ne fallait plus faire. Parce que Wade s’est illustré par ses largesses sur les biens appartenant à la nation Sénégalaise. Notamment sur «la cession à vil prix par son régime d’appartements et villas à Mermoz, dans Dakar-Plateau, à Fann Résidence et à la Cité Fayçal, à des membres de son entourage ».

Car, «avec Wade, si vous occupiez un logement de fonction et que vous étiez dans les bonnes grâces de son régime, il suffisait de savoir demander qu’il vous fût cédé. Ousmane Tanor Dieng tirait la conclusion sentencieuse : «De toute façon, une fois au pouvoir nous leur ferons payer le juste prix ou ils rendront les villas ou appartements», écrit Mr Diagne.

Le 25 février 2013, dans une chronique intitulée : «Macky, le risque de faire pire que Wade», Madiambal Diagne avait relevé : «Que n’a-t-on pas dit de la gouvernance prédatrice de Abdoulaye Wade notamment sur la gestion du patrimoine foncier de l’Etat ? La façon dont les réserves foncières de l’aéroport de Dakar avaient été dépecées avait choqué. Ces terres avaient été aliénées dans le cadre d’une opération qui a généré des ressources publiques importantes et qui n’ont nullement été tracées dans le Trésor public (…) On pensait que plus jamais de telles pratiques n’auraient cours, surtout que le Président Macky Sall porte en bandoulière un slogan de gestion vertueuse. Force est de constater que le cauchemar continue, que le gouvernement, après moins d’une année de gestion des affaires publiques, s’illustre négativement par des pratiques peu orthodoxes. La corruption est bien présente et constitue l’une des principales tares de l’équipe dirigée par Abdoul Mbaye».

Dans son édition du 18 février 2013, le journal Le Quotidien révélait un nouveau gros scandale foncier. «L’Etat du Sénégal venait de signer avec les entreprises Socabeg et Dms Habitat, des protocoles pour un montant de 6,8 milliards de francs pour l’acquisition de terrains pour ériger des logements sociaux dont le Président Macky Sall a annoncé la réception des clefs pour le mois de juillet 2013 (Ndlr : ironie du sort, ces villas ne sont toujours pas livrées, sept bonnes années après). Une partie du paiement sera réalisée par le biais d’une dation en paiement. Cela ne rappelle-t-il pas le montage du Monument de la Renaissance africaine ? Cette nouvelle affaire tourne en une véritable opération d’escroquerie portant sur des deniers publics. En effet, l’Etat du Sénégal achète des terrains qui lui appartiennent déjà, au prix de 10 mille francs le m2. Ces terrains de Tivaouane Peulh constituent des baux que l’Etat du Sénégal se proposait d’allouer à ces opérateurs immobiliers pour moins de mille francs Cfa le mètre carré. Autrement dit, l’Etat du Sénégal se permet d’acheter ce qui juridiquement lui appartient déjà. Les services fiscaux auraient élevé, en vain, une protestation face à cette forfaiture. Ils avaient du reste fait de même lors des opérations de découpage des terres de l’aéroport Léopold Sédar Senghor», avait écrit le canard.

 

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