LÉGISLATIVES 2022 : Tout annuler au nom de la stabilité nationale ! (Par Paul FAYE)
Vous avez tous raison et vous avez tous tort. Que chacun assume donc ses fautes ou ses erreurs et évite d’enflammer le Sénégal pour des intérêts partisans. En lieu et place des invectives, en lieu et place des accusations toutes azimuts, annuler le processus électoral déjà enclenché, reporter les élections d’ici à 6 mois et permettre ainsi à tous les candidats de se présenter sans entrave, serait plus sage.
Rien ne vaut autant de supputations. Le débat politique, comme toujours d’ailleurs, a occulté les questions de survie de l’heure. À mon avis, face à la guerre en Ukraine, les Sénégalais devront plutôt cogiter sur les plateaux de télévisions sur comment contourner la dépendance alimentaire.
On parle de menaces ou de tensions sur le carburant, on parle de la flambée des denrées de consommation courante, les prix des matériaux de construction aussi sont grimpants. Au lieu de débattre sur ces questions, de régler les semences des paysans, de renouveler le parc automobile du secteur du transport pour éviter les accidents de la circulation, de lutter efficacement contre les innombrables cas d’agressions et de meurtres, on passe des matinées et des soirées entières à jaser sur des conneries.
Le Sénégal aura beau l’intention d’émerger mais tant que la politique sera le principal sujet de discussion, il restera toujours un pays en voie de développement. Je n’ai jamais entendu quelqu’un exhorter le gouvernement à rouvrir les industries textiles fermées il y a belle lurette. Personne, du moins à ma connaissance, ne parle de l’industrialisation de la Casamance et du Sénégal oriental. Pendant qu’on confisque les terres des paysans de Ndegueler, de Ndiass, de Malicounda, de Sandiara, l’assiette foncière des régions centres, des régions Sud et Est sont encore à l’état sauvage.
J’applaudirais si l’idée de délocaliser l’université de Dakar à Vélingara avait été agitée. Cela me réjouirait si le marché Sandaga était transféré à Kaffrine. Un port à Diourbel, éviterait à tous les camionneurs maliens d’encombrer Dakar et environs et réduirait les accidents de la circulation. Je rêve de voir le ministère de l’Agriculture érigé à Koungheul, le ministère des Mines à Kédougou, celui des Petites et moyennes entreprises à Tambacounda…
Mais non, il faut chercher à nuire parce que c’est un gagne-pain. Il faut injurier parce que ça donne de la visibilité. Il faut détourner et tuer au nom de l’impunité. Même dans les contrées les plus reculées où quelques valeurs ancestrales sont encore survivantes, on calomnie, on injurie, on accuse, on tue. Je dis non. La stabilité d’un État dépendant de sa justice et la justice fait la grandeur ou la bassesse d’un Etat. Et un État repose sur le socle des valeurs des citoyens. Malheureusement nos citoyens n’ont plus de valeurs.
Pour les tenants du pouvoir, tous les opposants sont à abattre comme s’ils étaient de vulgaires citoyens. Pour l’opposition, tous les membres de l’appareil d’Etat sont nuisibles. A quand va-t-on arrêter cette amitié de façade perceptible seulement lors des évènements douloureux ? Que n’a-t-on pas dit de mauvais sur le président Wade ? Macky n’a-t-il pas entendu pire ? Soyons conséquents quoiqu’on puisse dire sur ces deux présidents, ils auront hissé le Sénégal vers les sphères du développement infrastructurel et socio-économique même si beaucoup reste encore à faire.
Je ne dis pas que ceux qui viendront feront mieux vu que les tiraillements, pour des intérêts crypto-personnels, montrent déjà leur égocentrisme.
Par Paul FAYE