Marche réussie contre l’électricité : Qui sera saura

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Le terme n’est trop fort pour qualifier ce qui s’est passé vendredi 13 décembre 2019, sur les artères du centre-ville de la capitale Sénégalaise. «Qui sera saura» ! C’est-à-dire, demain n’est jamais bien loin. Laissons l’avenir, venir.

Car, la marche très réussie de la plateforme «Nio Lankk» contre la hausse du prix de l’électricité est un signal fort. Et que les autorités étatiques au premier chef, le Président de la République doivent la décrypter.

Bis repetita…

Le syndrome du Pds de 2009 guette l’Apr. C’est lors de son deuxième mandat, au sortir de la présidentielle de 2007 que Wade a gagné haut la main, que son régime a commencé à tituber. Cette période a coïncidé avec les coupures intempestives de l’électricité. Suscitant de vives émeutes dans presque toutes les villes du Sénégal. A cela s’ajoute la bérézina du Pds au pouvoir lors des élections locales.

Le pire pour «Sopi 2009»

Le scrutin comptant pour les élections locales du 22 mars 2009 a été le signe annonceur de la cuisante défaite du Pds à la Présidentielle de 2012. Dans plusieurs localités, l’opposition a tiré son épingle du jeu en mettant à mal la majorité présidentielle. Premier constat : le Pds avait perdu des bastions historiques dans la région de Dakar, là où il gagnait sans coup férir de manière constante depuis les municipales de 1996. Ensuite, des chefs d’état-major politiques ont renforcé leur bastion. L’ancien Premier ministre et ex-maire de Thiès, Idrissa Seck, avait ainsi confirmé que la capitale du rail est acquise à sa cause. De même que l’ancien maire de Fatick et lui aussi ancien Pm, Macky Sall qui a largement remporté le scrutin dans le Sine.

Bref, quand le président de la République, le Premier ministre et la plupart des pontes du régime libéral perdent dans leur fief, c’est que naturellement un départ a lieu entre les déclamations de la majorité présidentielle et le vécu des populations.

Le Premier ministre Haguibou Soumaré qui perd dans son propre bureau de vote n’a plus cette onction sociologique qui légitime, en République, sa place. Pour une élection qui apparaissait plus comme un référendum que comme des élections locales, c’est une véritable déconvenue politique pour « le Pape du Sopi » qui tablait sur ce test électoral pour savoir si les Sénégalais étaient d’accord sur son projet établi de se faire succéder par son fils.

Sur un autre registre, la Cap 21 avec ses multitudes de partis politiques et mouvements de soutien ne servait plus à grande chose. Toutes choses étant égales ailleurs, le syndrome du Ps, version 1998-2000, avait guetté la formation libérale.

Effectivement, elle avait sombré à la présidentiel de 2012.

L’histoire se répètera-t-elle ? En effet, sentant le chaos venir, le Président Macky Sall a tout fait pour reporter, une fois, deux fois, les élections locales. Il s’est agrippé au dialogue national pour prétendre à une issue heureuse. Mais, c’est sans compter avec la détermination de l’opposition, qui, après la déconvenue du 24 février 2019, ne compte plus se laisser faire. Elle reste déterminée à en découdre politiquement avec le pouvoir en place.

Et la marche réussie du vendredi 13 décembre 2019 contre la hausse du prix de l’électricité, semble donner raison à l’opposition qui veut bouter hors Macky Sall, eût égard aux souffrances des populations.

Qui sera saura…

 

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