Les deux seuls tribunaux de l’écrivain sont, d’une part, sa conscience, et d’autre part, les œuvres qu’il admire. C’est la réponse de Mouhamed Mbougar Sarr, devant la polémique qui a suivi sa distinction au Goncourt. A 31 ans, l’écrivain sénégalais est le plus jeune depuis 1976 à remporter ce prix.
L’auteur est critiqué pour son précédent ouvrage « De purs hommes » et non celui qui a été primé au Goncourt, cette année, « La plus secrète mémoire des hommes ». Il est reproché à Mouhamed Mbougar Sarr de faire la promotion de l’homosexualité.
« Un écrivain ne doit jamais trop s’expliquer hors de ces livres, sous peine de finir humilié et exténué, sommé par tout le monde de justifier ou commenter chaque phrase, chaque mot, chaque métaphore, ce qui pourrait se rapprocher d’une définition exacte de l’enfer », a-t-il appuyé dans un entretien avec Enquête.
Non sans préciser que « le roman n’est pas un espace idéologique mais un espace de fiction » et « employer la forme romanesque pour parler d’un sujet même tabou à l’intérieur d’une société ne signifie pas le promouvoir ou le défendre ou l’encourager mais l’interroger, en questionner les implications politiques, philosophiques et existentielles pour la fiction »
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