Ouganda : Des hommes partagent le lait maternel de leur progéniture

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En Ouganda, des hommes partagent le lait maternel avec leur progéniture. C’est le site d’information panafricain africanews.com qui l’enseigne dans un article publié la semaine dernière. Dans cet article, des pères qui s’intéressent à cette pratique ont accepté de se confier. 
Du jamais vu ! En Ouganda, les nouveaux nés sont obligés de partager leur ration de lait maternel avec leur père. Ces derniers sont même pressés de regagner leur domicile pour « s’attabler » aux seins de leurs compagnes, indique le site d’information panafricain africanews.com.
La révélation est faite dans une étude menée de concert par l’Université Kyambogo de Kampala et l’Université britannique de Kent, avec le soutien du Global Challenges Research Fund.
« Il dit qu’il aime le goût… »
Martha a un bébé de six mois. Elle confie que le papa de son bébé, âgé de 20 ans est devenu friand de son lait.
«ll dit qu’il aime le goût et que cela l’aide en termes de santé. Il se sent bien après », relate-t-elle aux enquêteurs.
Dr Peter Rukundo est maître de conférences à l’Université de Kyambogo. Il a d’ailleurs participé à la recherche. D’après lui, « certaines communautés croient que le lait maternel a des pouvoirs énergisants et curatifs, même pour guérir des maladies comme le VIH / sida et le cancer »
Un tabou non brisé
D’après les experts, ce phénomène est encore tabou. Et pourtant, il est courant dans le centre de l’Ouganda, notamment dans le district rural de Buikwe, mais aussi dans le Nord-Ouest et même d’autres pays comme la Tanzanie et le Kenya. Seule la ministre d‘État ougandaise à la Santé, Sarah Opendi, avait osé l’aborder ouvertement au Parlement en 2018.
« C‘était vraiment une mission exploratoire. Nous ne savions pas si nous trouverions quelqu’un prêt à nous parler qui aurait admis l’avoir fait. Nous ne savions même pas vraiment si c‘était réel ou non », fait savoir le Dr Rowena Merritt, spécialiste britannique du comportement spécialisé en santé publique et chercheur principal sur le projet.
« Lorsque je prends le sein, j’ai l’impression d‘être dorloté comme un enfant… Je me sens comme un prince »
Quelques témoignages anonymes reçus par les chercheurs font du reste savoir que les hommes tètent souvent avant que l’enfant ne soit nourri. Généralement une fois par jour, et cela, pendant environ une heure. Un risque de transmission de virus et de malnutrition pour le nouveau-né, souligne les experts dont des nutritionnistes et des sages-femmes qui ont parlé aux chercheurs.
Pour les hommes, pourtant, la séance est décrite comme un moment privilégié pour resserrer les liens avec leurs partenaires. « Lorsque je prends le sein, j’ai l’impression d‘être dorloté comme un enfant, ce qui crée une dépendance. Je me sens comme un prince », confie un homme interpellé.
« Je crains que mon mari n’aille ailleurs si je ne le laisse pas se produire »
 Du côté des femmes, elles ne semblent pas avoir le choix. « Je crains que mon mari n’aille ailleurs si je ne le laisse pas se produire », a déclaré l’une d’elles, pointant les menaces auxquelles elles sont souvent exposées.
Aujourd’hui, face à un phénomène dont la prévalence reste peu quantifiée, les chercheurs demandent au gouvernement ougandais de lever le tabou sur la question afin de sensibiliser aux risques d’une telle pratique. Mais le chemin reste long d’autant que la pratique reste totalement confidentielle.
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