Perte après manif:La facture du secteur privé salée à coup de milliards.

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Pillage, casse,vandalisme… c’est l’heritage qu’à laissé les trois jours d’émeutes au Sénégal. Le procès sweet beauty a terminé sa course faisant place à une intifada entre force de sécurité et manifestants. Dans cette guérilla urbaine, les pertes s’avèrent aujourd’hui incommensurables. Les chiffres d’alerte tombent crescendo. Le secteur privé parle de centaines de milliards de francs CFA perdus durant ces moments de tensions qui ont secoué le pays. Certains de ces acteurs ayant enregistré d’énormes pertes se sont confiés à nos confrères de l’observateur . Déplorant cette situation chaotique qui intervient juste après la covid19 qui a handicapé le secteur privé ,Mamadou Racine Sy, président de la Fédération patronale de l’industrie hôtelière exprime ses inquiétudes quant à la relance de leurs activités :<<Nous avons connu des annulations importantes, une perte de chiffres d’affaires qu’il faut quantifier avec le temps. Parce que le malheur dans notre secteur, c’est que quand les gens n’ont plus confiance, il faut du temps pour que ça revienne. On sort d’un traumatisme très fort, très important dû au Covid-19, également beaucoup de nos membres avaient des engagements bancaires extrêmement importants et comme l’a dit le Président Aimé Sène, il y avait une embellie qui permettait d’être optimiste. Mais aujourd’hui, on est obligé de tout recommencer à zéro. Il faut que le crédit hôtelier aujourd’hui soit abondé à nouveau pour permettre de tenir. Il n’y a pas un hôtel qui a été épargné, une agence de voyage qui a été épargnée (…)>>. Même son de cloche chez son collègue président du syndicat des auxiliaires du transport du Sénégal. En effet Mohamed Abdoulaye Diop qui met l’accent sur les répercussions de cette situation sur le panier de la ménagère indique que: << Le Port est une zone de passage. Lorsque la ville est bloquée pendant trois jours, les navires ne peuvent pas opérer. Les frais d’un navire peuvent atteindre 80 mille euros par jour. Lorsque cela s’accumule, ça va se répercuter sur le panier de la ménagère. Nous avons des clients comme les pétroliers, les vendeurs de véhicules qui sont impactés. Quand ils sont impactés, nous sommes impactés. Le Port de Dakar est en compétition avec d’autres ports. On a des ports des pays voisins qui ont aujourd’hui trois places portuaires. Malheureusement, on a des clients qui ont déviés des bateaux de plus de 30 à 50milles tonnes d’engrais et blé destinés au Mali sur les ports de San Pédro (Côte d’Ivoire) et de la Guinée. Donc, les conséquences à moyen et long terme peuvent être graves.>>. Un autre secteur extrêmement prépondérant affiche une mine renfrognée et balafrée: celui des hydrocarbures ; très touché par ces manifestations ,un organe de gestion de crise a dû être rapidement installé pour sauver les meubles: << Nous avons rapidement mis en place une cellule de crise. Mais malgré ça, nous avons connu des dégâts sur près d’une centaine de stations-services qui ont touché toutes les marques. Vivo Energy Sénégal a eu 17 stations impactées, Total 27 stations, Ola 6 stations, Elton 5 stations. Presque toutes les sociétés ont été touchées. Toutes les marques ont été touchées aussi. (…) Nous sommes en train de faire le point et ça va dépasser les 3 milliards F Cfa de pertes. Je dois souligner que depuis les événements similaires de mars 2021, nous n’avons rien reçu comme indemnisation>> a conclu Mohamed Chaabouni, président du Groupement des pétroliers professionnels.

Sara Jupiter

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