Par ces temps de crise liée à la maladie du Covid-19, les appels à la sensibilisation se multiplient. Serigne Abdou Samad Mbacké Chouhaibou s’est ainsi fait le porte-voix des enfants talibés, une couche défavorisée de la société. Dans un communiqué reçu à Seneweb, le chef religieux appelle « au partage, à l’entre-aide et à la solidarité » à leur endroit, non sans prodiguer des conseils à ces derniers ainsi qu’aux Serigne Daara (maîtres coraniques), mais également aux Sénégalais qui souhaitent leur venir en aide. Un texte que nous vous livrons in extenso.
Le monde traverse une passe difficile, des moments cruciaux, presque inédits et un tournant décisif.
Vous comprenez dès lors pourquoi je trempe ma plume dans l’encrier pas pour écrire des versets et sourates sur la tablette d’un apprenant mais pour partager une réflexion.
Ces mots vont au-delà d’une invite pressante à mes frères musulmans mais doivent être considérés comme une obligation à chacun et à tous de faire un geste à l’endroit des couches vulnérables comme chacun d’entre nous au Covid 19.
En Clair, mon vœu est de demander aux personnes issues des Daaras que nous sommes et à tous les musulmans d’apporter un soutien multiforme et multidimentionnel aux taalibés au nom de l’ Islam, du partage, de l’entraide et de la solidarité qui constituent des maillons essentiels et fondamentaux de cette religion.
Réussissons le pari de la solidarité en faisant un geste à la dimension des besoins des Daaras et Serigne daara.
Ainsi, on évitera de donner raison à ceux qui chahutent et portent un regard rétrograde et dégradant sur ces lieux d’acquisition de savoir et de connaissance.
En clair, il s’agit de porter au pinacle des valeurs de l’Islam qui ne doivent pas être de vains mots ni de termes creux encore moins de pâles slogans en amenant des vivres et des produits de tout genre comme du savon, de l’eau de javel, et autres produits détergents pour l’hygiène et la santé des taalibés dans les daaras pour leur assurer une nourriture car avec le couvre-feu, les taalibés n’ont plus la possibilité d’ aller tendre leur Sebille au-delà de 20 h.
Que ceux qui sont à coté des Daaras convoient des bols à 19 h, que ceux qui trouvent d’autres moyens d’assurer la restauration des taalibés le fassent pour montrer que la solidarité reste et demeure un pan de l’ Islam.
Avons-nous le droit de prendre nos repas chauds le soir sans ces tout-petits à qui l’on demande d’apprendre et de maîtriser le livre saint ?
Non à la puissance 10, me répondriez- vous en chœur.
Donc joignons l’acte à la parole et agissons vite et sans délai dans cette œuvre de haute portée.
Cette situation exceptionnelle que nous impose le Covid-19, invite à un changement de comportement et de paradigme.
Les Serigne daara doivent redoubler de vigilance en respectant scrupuleusement les conseils prodigués par le corps médical en matière d’hygiène et de propreté par un lavage propre des mains avec les produits, par un respect strict de la distance entre taalibés autour du bol et en apprenant.
Après les toilettes, les taalibés doivent se laver proprement les mains, une règle d’hygiène à laquelle les Serigne daara doivent particulièrement accorder une attention soutenue.
L’Islam étant une religion qui accorde une importance sans commune mesure à la santé et à l’hygiène, raison de plus de jouer pleinement notre partition à ce niveau.
Je réitère mon dévouement au khalife général des mourides et demande au « Tout Puissant » de le garder devant nous.