Port de masque dans les Transports urbains: la police veille au grain… les usagers parlent de manque d’argent

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Malgré l’assouplissement des mesures destinées à lutter contre la propagation du coronavirus, le port du masque, lui, demeure obligatoire. Et la Police s’emploie à la respecter sans états d’âme. Pour ce faire, cette unité est présente dans les différents coins de la ville. Que ça soit à Keur Massar, au rondpoint Jet d’eau au garage de Colobane ou dans d’autres zones qui relèvent de la compétence de la police, gare aux usagers qui ne se couvriraient pas le visage. Ils risquent une forte amende financière pouvant atteindre 6 000 FCFA. Cependant, dans la banlieue et ses environs, si beaucoup de jeunes ne portent pas de masque, c’est par manque de moyens…

La scène pourrait être présentée comme inédite. sur la route de Boune, qui dessert aussi Fass Mbao, juste avant le pont, des policiers arrêtent un minibus. Les passagers pensaient qu’il s’agissait d’un simple contrôle de routine afin de vérifier les papiers du chauffeur, mais les policiers cherchaient autre chose. Plus précisément, ils voulaient s’assurer que tous les passagers portaient des masques. Cinq jeunes qui ne disposaient pas de cet accessoire ont été priés de descendre du véhicule. Ils devaient payer une amende de 3 000 F Cfa ou se retrouver au poste de police.

Des scènes du genre sont devenues courantes partout dans la capitale et sa banlieue. Les citoyens qui ne pas payer la contravention demandée se voient souvent retirer leur carte d’identité qu’elles ne pourront récupérer qu’après être passés à la caisse. Toutefois, ce n’est pas par incivisme que beaucoup de ces personnes ne portent pas de masques. S’ils ne respectent pas cette prescription des autorités sanitaires, c’est simplement parce qu’elles n’ont pas les moyens de s’acheter des masques. « Je ne refuse pas de porter le masque, mais c’est plutôt parce que je n’ai pas d’argent », dit Moussa Tine, sagement assis dans un minibus en partance pour Colobane.
Dans le véhicule, le débat va bon train sur l’opportunité ou non de mettre cet accessoire. En cours de route, à hauteur du rond-point Jet d’eau, d’autres policiers arrêtent le minibus pour procéder au même contrôle du port des masques.

Des contrôles bien appréciés par la majorité des usagers et qui entrent dans le cadre de la lutte contre la transmission de la pandémie du coronavirus. Avec la fin de l’état d’urgence et du couvre-feu nocturne qui l’accompagnait, certains s’étaient de nos compatriotes totalement relâchés. Cependant, la Police veille au grain et se montre ferme pour faire respecter le port du masque. La verbalisation assortie du paiement d’une amende pécuniaire est une forme d’épée de Damoclès qui plane sur la tête des récalcitrants. « Personne ne veut perdre le peu qu’il a pour défaut de masque », soutient la dame Ndèye Astou.

La police ne peut pas contrôler tous les citoyens dans la rue. C’est pourquoi, elle ne contrôle que ceux qui prennent les moyens de transport. Dans les différents bus que votre serviteur a pris afin de recueillir l’avis des usagers, le constat majoritaire et que nos compatriotes approuvent le contrôle du port de masque que font les policiers. Toutefois, nos interlocuteurs déplorent ce qu’ils estiment être un « manque de compréhension des policiers ». En effet, soulignent-ils, il arrive souvent que des usagers oublient leur masque à la maison. Dans ce cas, ils souhaiteraient que la police fasse preuve d’indulgence.

Cependant tout le long de notre reportage, on s’est rendu compte que le refus de porter le masque chez les jeunes, n’est pas forcément lié au relâchement tant décrié par les médias. Mais c’est plutôt le niveau de pauvreté qui explique que certains ne puissent pas respecter les consignes sanitaires en portant un masque. masque. Ce qui doit pousser l’Etat à penser à une large distribution de masques afin de réduire la propagation du virus.

 

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