“Sur le plan sécuritaire, nous ne devons pas dormir sur nos lauriers” (Par Aissata Tall Sall)

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Le Sénégal fait partie de ces pôles de stabilité en Afrique de l’Ouest, longtemps envié par des acteurs régionaux. Les menaces sécuritaires, notamment djihadistes, sont pourtant bien présentes, à l’image des quatre hommes arrêtés fin janvier à Kidira et écroués à Dakar le 10 février dernier. Comment votre pays compte prévenir une contagion de l’instabilité sahélienne tout en restant en dehors des formats sécuritaires ad hoc du type G5 Sahel ?

Ces dernières années, l’Afrique de l’Ouest, en particulier la zone Sahel, est devenue l’épicentre de la crise sécuritaire en Afrique. Cette zone est aujourd’hui en proie à une instabilité et une insécurité endémiques, causées entre autres par les mouvements djihadistes, des trafiquants d’armes et d’êtres humains ainsi que des milices communautaires.

La détérioration de la situation sécuritaire dans cette région a entrainé des conséquences dramatiques sur le plan humanitaire, notamment en termes de pertes en vies humaines, et favorisé la circulation des armes légères et de petits calibres et des groupes terroristes et autres trafiquants.

Dans cet océan de troubles, le Sénégal constitue certes un îlot de paix et de stabilité, dernier rempart contre le chaos total que ces groupes armés veulent instaurer en Afrique de l’Ouest. Pour autant, nous ne devons pas dormir sur nos lauriers.

Le Sénégal doit sa position actuelle de dernière forteresse de résistance tout d’abord à ses efforts dans la consolidation de la démocratie et la stabilité intérieure et au professionnalisme de ses forces de défense et de sécurité.

Dans ce contexte, le gouvernement développe des politiques et stratégies au double niveau national et sous régional pour contenir la contagion de l’insécurité et l’endiguement de la menace sécuritaire en Afrique de l’Ouest.

Sur le plan interne, il s’agit de consolider la construction de la Nation autour des valeurs cardinales de dialogue, de tolérance, de solidarité et d’entente fraternelle entre les différentes communautés. Cette politique est adossée à un modèle démocratique reposant notamment sur des leviers sociaux solides incarnés par des autorités civiles et religieuses qui jouent un rôle important de stabilisateurs et de régulateurs sociaux.

Il s’y ajoute, un renforcement des capacités opérationnelles et anticipatives des forces sénégalaises de défense et de sécurité pour détecter précocement toute menace terroriste et la neutraliser.

Ces actions de lutte contre la menace terroriste sont combinées avec un bon maillage sécuritaire au niveau des frontières et de certaines zones à l’intérieur du pays.

Avec ses voisins, le Sénégal développe une coopération militaire dynamique qui se traduit, entre autres, par une collaboration fructueuse entre les forces de défense et de sécurité de ces pays. Le Sénégal attache du prix à cette coopération avec les voisins car c’est ensemble que nous vaincrons ce fléau.

Sur le plan international, j’aimerai enfin rappeler que notre pays mène une politique volontariste en faveur d’une mobilisation internationale pour la lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest, notamment dans le cadre du Plan d’actions de la CEDEAO de lutte contre le terrorisme 2020-2024 ou du Chantier Paix et Sécurité de l’UEMOA.

Par Aissata Tall Sall, extrait d’un interview accordée à mgh-partners

Avec Senego

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