Tchad : près de cent militaires tués par Boko Haram dans la province du Lac

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L’organisation terroriste multiplie ces derniers mois les attaques dans les îles marécageuses du bassin du lac Tchad, à la frontière du Nigeria, du Niger et du Cameroun.
 
« Nous avons perdu 92 de nos soldats, sous-officiers et officiers […], c’est la première fois que nous perdons autant d’hommes », a déclaré mardi 24 mars le président tchadien dans une allocution retransmise sur une chaîne d’Etat. Idriss Déby Itno s’exprimait au lendemain d’une attaque, survenue dans la nuit de dimanche à lundi, par le groupe djihadiste Boko Haram, à Boma, dans la province du Lac, région frontalière. Certains officiers présents sur place, qui ont réclamé l’anonymat, évoquent un bilan encore plus lourd. Ils affirment que les djihadistes ont dérobé du matériel et pourraient avoir pris des militaires en otage.
L’attaque qui visait les militaires de la presqu’île de Boma a duré au moins sept heures et les renforts envoyés ont eux-mêmes été pris pour cible, a affirmé un autre militaire à l’Agence France-Presse (AFP). Selon lui, vingt-quatre véhicules de l’armée ont été détruits dont des blindés, tandis que du matériel militaire a été récupéré et emporté sur cinq hors-bord par des membres de Boko Haram. L’organisation terroriste multiplie ces derniers mois les attaques dans les îles marécageuses du bassin du lac Tchad, à la frontière du Nigeria, du Niger et du Cameroun.
36 000 morts, 2 millions de déplacés
L’insurrection de Boko Haram a fait 36 000 morts et près de 2 millions de déplacés dans le Nord-Est du Nigeria depuis son début en 2009, selon l’Organisation des nations unies (ONU). Le groupe djihadiste a étendu son action au Niger, au Tchad et au Cameroun voisins.
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Depuis 2015, les pays de la région luttent contre ces djihadistes au sein de la Force multinationale mixte (FMM), une coalition régionale engagée autour du lac Tchad avec l’aide de comités de vigilance composés d’habitants. Mais les forces armées peinent à faire face à l’action des djihadistes.
Au Cameroun, les violences se sont multipliées en 2019 et début 2020. Dans l’Extrême-Nord camerounais, 275 personnes ont été tuées par les attaques jihadistes en 2019, des civils pour la plupart, selon un rapport publié par l’ONG Amnesty International en décembre. Et au Niger, 174 soldats ont été tués dans trois attaques en janvier et décembre.
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