Tentative de meurtre : « Depuis que j’ai commis l’acte je ne passe pas un seul jour sans que je n’éprouve des regrets » (Daouda Dème, étudiant)

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Bénéficiant d’une ordonnance de renvoi devant la chambre criminelle du tribunal de grande instance hors classe de Dakar, il est reproché à Daouda Dème, étudiant en master 2 en mathématiques à la faculté des sciences et techniques de l’Université Cheikh Anta Diop, une tentative de meurtre avec préméditation sur la personne de Ibrahima Ngom, étudiant en master 1 en Sciences de la vie et de la terre au département de Biologie Chimie Géosciences de la même faculté.

Il a été jugé, ce 17 août après plus de 2 ans de détention pour avoir administré 3 coups de machette à son camarade contre qui, il disputait la victoire des élections de l’Amicale de la faculté des sciences et techniques en 2018.

Devant la barre de la chambre criminelle, le mis en cause a témoigné sur fond de regrets de son forfait qui a occasionné des conséquences fâcheuses à sa victime qui s’avère être un ancien allié.

« Nous n’avions jamais eu d’altercation même à la veille des faits, je l’ai assisté pour un service. Je suis étudiant et j’ignore ce qui m’a pris pour commettre un tel acte. Ibrahima est un ami mais aussi un frère. Je regrette amèrement mon comportement. Je l’ai dit dans le procès verbal d’enquête, je l’ai appelé pour lui demander pardon avant qu’il ne parte en voyage pour aller se faire soigner. Depuis que j’ai commis l’acte je ne passe pas un seul jour sans que je n’éprouve des regrets », a dit devant le juge, Daouda Dème qui soutient être le premier de sa famille à avoir eu la chance d’effectuer des études poussées.

« Dans ma famille, je suis le seul à avoir décroché le baccalauréat. J’ai eu la chance d’aller à l’université pour poursuivre mes études. À cause de mon acte, j’ai perdu mon master 2 que j’avais déjà entamé », dira-t-il.

Pour témoigner d’ailleurs de sa faute, le prévenu a, durant les 2 ans qu’il croupit en prison, fait en sorte de présenter ses excuses à la famille de Ibrahima Ngom.
« Après l’avoir blessé, j’ai envoyé une délégation qui est parti voir le Dg du Coud pour collecter une somme afin de l’assister dans son traitement. La même délégation est par la suite partie voire sa famille pour demander pardon », a-t-il dit.

Daouda Dème est notamment revenu sur son engagement dans le mouvement syndicaliste estudiantin à cause du décès d’un de ses amis et frère, en l’occurrence Bassirou Faye, tué le 14 août à la devanture du pavillon C.

« J’étais syndicaliste et c’est Bassirou Faye qui m’a motivé à intégrer le mouvement parce qu’on partageait tout, même la chambre. Nous avons fait beaucoup de choses ensemble. Le jour où il a était assassiné, nous avons échangé dans la chambre 51 E que nous partagions. Ce jour il m’a clairement dit qu’il ne participera pas à la grève », a expliqué le prévenu.

Daouda Dème qui a exprimé son souhait de poursuivre ses études compte sur la clémence de la cour pour retrouver sa vie d’antan.

Il sera fixé sur son sort le 7 septembre prochain…

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