Seize personnes soupçonnées d’appartenir à un réseau criminel de falsification de documents d’identité ont été arrêtées par les autorités espagnoles. Au moins 113 migrants ont pu obtenir un faux passeport grâce à l’organisation, qui a engrangé près de 200 000 euros de bénéfices.
La police nationale espagnole et la Garde Civile ont mené une opération conjointe pour arrêter 16 personnes soupçonnées d’appartenir à un réseau criminel de falsification de documents d’identité, le 5 octobre dernier.
Toutes sont de nationalité sénégalaise. 13 ont été arrêtées à Tenerife, la plus grande île des Canaries ; deux à Ibiza ; et la dernière à Gérone, en Catalogne. Elles sont accusées de plusieurs délits, parmi lesquels l’appartenance à une organisation criminelle, le recel et la fabrication de faux documents, relate l’agence Europa Press.
L’organisation interceptait les exilés arrivant sur les îles Canaries, et les cachait dans divers appartements le temps de préparer les faux papiers, selon les autorités. Une fois les documents finalisés, les membres de l’organisation amenaient les personnes dans les ports et aéroports des Canaries. Là, ils leur délivraient des instructions pour embarquer et contourner les contrôles de sécurité, afin de rejoindre la péninsule ibérique.
Au total, au moins 113 personnes ont pu ainsi obtenir des passeports falsifiés ou appartenant à une tierce personne, d’après les enquêteurs. Un business qui aurait rapporté plus de 200 000 euros.
Dans les dix domiciles perquisitionnés, 20 passeports falsifiés ont été retrouvés, ainsi qu’une vingtaine de milliers d’euros, 77 téléphones, des montres de luxe, ou encore des quantités importantes de drogue. Au cours de ces perquisitions, « on pouvait constater les conditions inhumaines dans lesquelles vivaient les immigrants », rapporte la Garde Civile dans son communiqué.
Les opérations de recherche se poursuivent aux Canaries afin d’identifier et d’arrêter les autres membres de cette organisation.
Le nombre d’arrivées de migrants aux Canaries durant les six premiers mois de l’année a connu une hausse de 156 % par rapport à la même période l’an dernier. Près de 7 000 personnes ont débarqué dans l’archipel espagnol entre janvier et juillet 2021, selon le ministère de l’Intérieur ; contre 2 700 en 2020.