Une femme explique pourquoi elle accepte de partager son homme

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Lorsque différentes cultures se rencontrent, les discussions peuvent se révéler très surprenantes.
Pendant que dans certains pays, la pratique de la polygamie est considérée comme anormale, dans d’autres, comme au Mali, elle est acceptée avec fierté pour des raisons culturelles ou religieuses, écrit la blogueuse Mariam Nafogou.

Lors d’une rencontre en Europe, je discutais avec une amie burundaise qui me posa cette question : « Comment toi, une femme, tu peux supporter ou accepter de partager ton homme avec une autre femme ? ». J’étais un peu choquée, mais j’ai compris son étonnement. Le Burundi est un pays aussi chrétien que le Mali est musulman, et dans le christianisme, la polygamie est interdite. Et les lois de ce pays, inspirées par le christianisme, interdisent aux hommes d’épouser plusieurs femmes.

La réponse que je lui ai donnée est celle-ci : en vérité, la polygamie ne me plaît pas. D’après les lois du cœur, chacun veut garder sa chacune pour lui seul et vice-versa. Pourtant j’accepterais volontiers d’être la deuxième épouse. Je ne peux surtout pas refuser que mon mari en prenne une autre dans le cas où je serais la première, car ma religion et ma culture me l’interdisent.

Toutes les musulmanes y sont préparées
Dès le bas âge, dans les familles pratiquantes, on nous apprend que l’Islam autorise un homme à prendre deux, trois ou quatre épouses s’il le désire, tant qu’il les traite de la même façon.

Alors, toutes celles qui ont la foi musulmane y sont préparées.
Je suis née et j’ai grandi dans une famille polygame. Ma mère me dit toujours que vivre dans la polygamie ne l’a pas tuée. Certaines disent que c’est même mieux que le mari prenne une deuxième épouse au lieu de se débaucher avec des prostituées ou autres concubines sous prétexte qu’une seule femme ne suffirait pas. D’autres femmes disent qu’elles acceptent la polygamie parce qu’elle leur donne une certaine liberté.

En tout cas, la polygamie est là pour rester.
Ce que j’ai aimé est que mon amie burundaise, même si elle n’était pas d’accord avec moi, a compris mon point de vue et ne m’a pas demandé de me révolter contre une pratique aussi ancrée dans ma société. C’est ça aussi le dialogue des cultures. Je suis sûre que si elle était née au Mali, elle l’accepterait aussi bien que moi.

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