VIDÉO – L’HISTOIRE DE LA RÉSIDENCE THIERNO SEYDOU NOUROU TALL À DAKAR

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Bâtie avant 1940, la maison de Thierno Saïdou Nourou Tall, située sur le Boulevard de la République débouchant au Palais présidentiel, a été rénovée récemment par le fils d’un des disciples du guide, Léopold Ngom. Aujourd’hui, la maison est occupée par le petit-fils direct de Thierno Saïdou Nourou Tall, Thierno Madani Abdoul Aziz. Ce dernier a ouvert ses portes au groupe Emedia Invest.

Constat frappant. Habillé comme quelqu’un qui se prépare à rejoindre, à tout moment, son Créateur, l’homme respire la dévotion dans un cadre propice à la pratique de l’Islam. Une bonne odeur d’encens attire à l’entrée du salon dépouillé de tout signe ostentatoire. Pas de lustre, canapés et moquette composent un ensemble harmonieux dans un dégradé de beige, à côté d’une table entouré de chaises, ni pot de fleurs ni autre babiole. En face, un simple encensoir diffuse la bonne odeur ambiante.

La visite guidée nous a conduits dans la suite de l’ex-maître des lieux. Dans l’aile gauche de la maison, le cadre décoré dans un style tout aussi dépouillé que le salon, est transformé en petite mosquée ouvert à tout musulman pratiquant que l’heure de la prière a trouvé aux alentours du Boulevard de la République, et désirant s’isoler pour s’adresser à Dieu.

Petite de taille, la maisonnée contiguë à la résidence éponyme, en hauteur, est grande du fait de la charge historique marquée par l’étroite relation entre le premier président du Sénégal (1960-1981), Léopold Sédar Senghor, et le saint-homme. Des pages de l’histoire du Sénégal y ont été écrites. En outre, à l’intérieur de la bâtisse, s’est jouée la facilitation du dialogue islamo-chrétien, avec la contribution de Hyacinthe Thiandoum, ex-archevêque de Dakar de 1962 à 2000.

LE VOISIN PARTICULIER DU PRÉSIDENT SENGHOR

Pour la petite histoire narrée par l’Imam de la mosquée omarienne, et homonyme du guide et fils de Thierno Mountaga Tall, c’est Thierno Saïdou Nourou Tall qui a converti la sœur de Léopold Sédar Senghor à l’Islam. Avant de retrouver les traces de ce dernier, guidant sa destinée présidentielle. Elu président, celui-ci qui le considérait comme son père, ne faisait rien sans le consulter. D’où le ballet incessant d’autorités dans les lieux. Le saint homme avait carte blanche pour entrer au sein du Palais, même à bord d’un taxi.

Suite à son rappel à Dieu, le président Senghor avait quitté le Conseil des ministres pour rejoindre à pied la maison. Avant de prendre un décret visant à aménager l’espace de la Mosquée omarienne pour y accueillir la dépouille. Le président a ainsi rendu la monnaie de sa pièce au saint homme qui avait gracieusement offert l’Etat le terrain sur lequel la Poste de la Médina est construite.

Dans un film retraçant la vie et l’œuvre de Thierno Saïdou Nourou Tall, projeté lors du colloque tenu au King Fahd Palace, Rolland Collin, ex-proche de Mamadou Dia, ne tarit pas d’éloges envers lui, reconnaissant une dimension « hors norme » à Thierno Saïdou.

 

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