L’avocate Me Awa Dièye a été officiellement installée ce lundi dans ses fonctions de membre du Conseil constitutionnel, a constaté l’APS.
Ancienne membre de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), Me Dièye a prêté serment devant ses pairs dans une salle de la Cour suprême remplie.
Sous la supervision du président du Conseil constitutionnel, Mamadou Badio Camara, elle a prononcé la formule consacrée : ’’Je jure de bien fidèlement remplir mes fonctions, de les exercer en toute impartialité et dans le respect de la constitution, de garder le secret des délibérations et des votes, de ne prendre aucune position publique et de ne donner aucune consultation à titre privé sur les questions relevant de la compétence du conseil constitutionnel, et de me conduire en tout comme un digne et loyal magistrat’’.
Dans son discours, le président du Conseil constitutionnel a rappelé que ’’si la plupart des professions judiciaires, notamment celle de juge, sont assujetties, contrairement à d’autres fonctions, pourtant aussi éminentes, à ce rituel séculaire, qui conserve, même sous sa forme laïque, une certaine sacralité dans notre conscience collective, c’est que l’art du juge sera toujours un peu plus qu’un simple métier’’.
’’C’est pourquoi, si la nomination par le président de la République, à qui la Constitution réserve cette attribution, est une condition suffisante pour l’exercice de la plupart des fonctions civiles, pour le juge, elle est une condition préalable’’, a expliqué Mamadou Badio Camara.
A l’en croire, ’’c’est le serment qui fait du juriste un juge, quelle que soit par ailleurs sa compétence. Le juge n’est en effet admis à assumer sa mission qu’après la prestation d’un serment qui l’oblige et qui l’engage. Un serment à compter duquel, ses opinions cessent d’être de simples points de vue doctrinaux pour devenir des décisions’’.
Le président du Conseil constitutionnel a par ailleurs souligné que cette nomination renforce non seulement ‘’la présence féminine au sein de notre institution’’ mais confirme également ‘’la mission de l’avocat en tant qu’acteur essentiel du service public de la justice.’’
Fort de ce constat, il demeure convaincu que le ‘’parcours académique et professionnel sans tâche’’ du nouveau juge constitutionnel l’a ’’bien préparé à assumer’’ sa mission ’’dans un contexte national où les forces centrifuges de tous ordres semblent travailler au délitement des fondements même de notre volonté de vie commune’’.
« La mission du juge constitutionnel qui consiste à garantir le respect de la Constitution, à veiller à l’équilibre des pouvoirs et à sa dévolution démocratique’’, dit-il, fait de cette institution ’’une cible d’autant plus prisée, que la discrétion et la réserve à laquelle sont astreints ses membres, constituent une aubaine pour tous ceux qui, habités d’une volonté assumée de nuire ou simplement inaptes au jeu démocratique, commentent ses décisions à travers des analyses qui n’ont de juridique que la qualité dont se prévalent leurs auteurs ».
A ce propos, le président Mamadou Badio Camara a invité ses pairs à la préservation de la tradition de sérénité quasi stoïque qui est un aspect important de l’identité professionnelle du juge en général et du juge constitutionnel en particulier.’’
Avec Aps