AFFAIRE BINETA CAMARA : LA RECONSTITUTION DU CRIME MERCREDI PROCHAIN

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Ça bouge dans l’affaire Bineta Kamara, la jeune femme sauvagement assassinée suite à une tentative de viol par un proche de sa famille, Alioune Badara Fall, en mai dernier à Tambacounda. Sur l’état d’avancement du dossier, Me Moussa Sarr, l’avocat de la famille de la victime, informe, dans l’émission ’’Jury du dimanche’’ (JDD) de Mamoudou Ibra Kane, sur iRadio, ce 28 juillet, qu’une reconstitution du crime est prévue pour le 31 juillet. Donc, mercredi prochain. Il s’agit d’« une phase nécessaire dans le cadre de l’enquête criminelle », signale-t-il. Dans ce sillage, renseigne le conseil, le père de la défunte, Malal Camara, le directeur général de l’Agence de développement local (ADL) et responsable de l’APR (Alliance pour la République, parti présidentiel), « a été (déjà) entendu en tant que partie civile ». « Certainement, après la reconstitution du crime, l’accusé sera entendu dans le fond. Donc, le dossier est en train d’avancer », indique-t-il.

« Veiller sur cette couche de la population »

La précision faite, Me Sarr de lancer son plaidoyer en faveur de la « protection » des femmes : « Maintenant, ce qu’il y a lieu de retenir, après avoir salué la mémoire de ma nièce, je suis un ami de la famille, c’est de sensibiliser davantage les Sénégalais, pour qu’ils prennent très au sérieux l’ensemble des violences faites aux femmes. Je sais qu’on se bat mais c’est encore timide. Je ne sens pas cette sensibilisation. Il faudrait que toutes les organisations féministes, des droits de l’homme, et l’Etat en premier lieu, mettent en place des stratégies pour sensibiliser les populations à travers les médias traditionnels, les médias sociaux, contre toute forme de violence, pour amener les parents, les femmes, à dénoncer les multiples violences qu’elles subissent.

On ne peut pas dans un pays où plus de la moitié de la population est constituée de femmes qu’on les laisse en rade ou qu’on les laisse subir des violences. Ce pays ne pourra pas faire les bonds escomptés si on ne prend pas en charge correctement les violences, l’éducation, et la santé des femmes. Quand c’est difficile dans notre pays, c’est les femmes qui montent au créneau. Dans les maisons, quand le père de famille a perdu, il y a la gestion de la précarité, c’est les femmes. Quand je me lève à 04-05 heures du matin, c’est les dames qui se battent pour nourrir leur progéniture. Donc, l’Etat a l’obligation de veiller sur cette couche de la population. Plus elles sont éduquées, plus elles son formées, plus elles sont conscientisées sur leur droit, plus notre société se portera mieux. Et je ne sens pas suffisamment cela. »

Ce meurtre, parmi tant d’autres actes barbares, avait suscité une vague d’indignation notamment des femmes. En effet, après avoir répertorié quatorze (14) cas en un (1) an et quatre (4) dont ceux perpétrés, en l’espace de quelques jours seulement, sur Coumba Yade à Thiès et Bineta Camara à Tambacounda, le collectif ’’Dafa doy’’ (Plus jamais ça) contre la violence faite aux femmes et aux enfants, avait organisé un sit-in, le 25 mai dernier, sonnant la mobilisation pour la criminalisation du viol. « Un projet de loi visant la criminalisation du viol et de la pédophilie sera prochainement soumis à l’Assemblée nationale ». Une annonce faite par le chef de l’Etat, Macky Sall, à l’occasion d’une cérémonie de levée des couleurs qu’il présidait au palais de la République, le 3 juin dernier.

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