Rapport 2019 du CNLS : prévalence du VIH faible dans la population générale et élevée chez les homosexuels

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Le rapport 2019 du Conseil National de Lutte contre le Sida a été rendu public. Un rapport qui intervient dans un contexte particulier et inédit, marqué par la pandémie de Covid-19. Le CNLS, à l’image de toutes les forces vives de notre nation, a su s’adapter, mobiliser ses ressources disponibles, dans le but d’anticiper les conséquences sanitaires et socioéconomiques qu’elle pourrait provoquer en impactant, plus particulièrement, les populations clés et les personnes vivant avec le VIH, théoriquement pas plus menacées que les autres, pas moins non plus, cependant. On note une prévalence basse dans la population générale et haute chez les Homosexuels. La prévalence selon les régions montre des disparités. Les régions de Kolda et Ziguinchor (1,5%), Kaffrine, Tamba (0,8%) , Kédougou (0,6%) affichent des taux au dessus de la moyenne nationale (0,5%).

 

 Prévalence du VIH dans la population générale

L’épidémie du sida au Sénégal est de type concentré avec une prévalence basse dans la population générale, âgée de 15-49 ans, qui s’établit à 0,5 % (Spectrum ONUSIDA 2019, EDS Continue 2017) et très élevée dans certaines populations et localités. Les dernières estimations de l’ONUSIDA en 2019 estiment que les nouvelles infections à VIH sont passées de 4428 en 2005 à 1427 en 2019 soit une baisse de 67,7%.

Prévalence du VIH selon la région géographique

La répartition de la prévalence selon les régions montre des disparités. Les régions de Kolda et Ziguinchor (1,5 %) suivies de Kaffrine (0,9 %), Tambacounda (0,8 %), Kédougou (0,6 %) présentent des prévalences au-dessus de la moyenne nationale .

Prévalence du VIH selon le sexe et l’âge

Au Sénégal, 0,5 % des femmes et 0,4 % des hommes de 15-49 ans sont positifs au VIH. Le pourcentage de femmes et d’hommes séropositifs augmente avec l’âge. Chez les femmes, la prévalence est plus faible chez les moins de 20 ans mais augmente avec l’âge pour atteindre un maximum de 1,2 % à 45-49 ans. Chez les hommes, le pourcentage de séropositifs est plus élevé (1,5%) dans la tranche d’âges de 40-44 ans.

Prévalence chez les populations clés

Professionnelles du sexe

La prévalence du VIH chez les femmes professionnelles du sexe connait une baisse régulière. En effet, elle est passée de 18, 5 % en 2010 à 6,6 % en 2015 puis 5,8 % en 2019 (ENSC, 2010, 2015, 2019). Cette même tendance est observée selon la catégorie. Chez les professionnelles du sexe officielles, c’est-à-dire suivi dans le cadre du fichier officiel de la prostitution, la prévalence du VIH est passée de 23,8 % en 2010 à 8,7 % en 2015 et 8,6 % en 2019, alors que chez les professionnelles du sexe clandestines elle est passée de 12,1 % à 5,4 % pour la même période et à 2,8 % en 2019 (ENSC, 2010 et 2015).

Hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes

La prévalence du VIH chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec les hommes (HSH) est passée de 17,8 % en 2014 (ELIHoS, 2014) à 27, 6 % en 2017 (ECHSH, 2017). Les résultats de cette dernière enquête (ECHSH, 2017) montrent une variation de la prévalence selon les sites. Les prévalences les plus élevées sont observées respectivement au niveau des sites de Dakar (49,6 %) ; Diourbel (34,8 %) ; Mbour (32,7 %) ; Saint-Louis (30,3 %), Louga (29,3 %) .

Consommateurs de drogues injectables

La prévalence estimée du VIH dans la population d’usagers de drogues injectables se situe à 5,2 %. Elle est plus élevée chez les femmes (13,0 %) que chez les hommes avec 3,0 % (UDSEN, 2011). Selon le mode de consommation des drogues, les injecteurs présentent les plus fortes prévalences avec 9,4 % versus 2,5 % pour les non injecteurs. Selon des études récentes, une tendance à la baisse de la prévalence est observée chez les consommateurs de drogues injectables. L’enquête menée dans le site de Mbour fait part d’une prévalence de 1,6 % (ECODITH, 2017) alors les résultats provisoires de l’étude PARECO (2018) pilotée par l’ANCS montrent une prévalence de 3,7 % pour l’ensemble des sites de Kaolack et Dakar.

 Prisonniers

La prévalence de l’infection par leVIH chez les prisonniers est stagnante entre les Enquêtes Nationales de Surveillance Combinée (ENSC) de 2015 et 2019 avec respectivement 2,0 % et 2,1 % pour la même période. La prévalence du VIH est plus élevée chez les prisonnières avec 5,4 % (versus 4,5 % en 2015) que chez les prisonniers 1,5 % (versus 1,7 % en 2015). .

 Prévalence chez les populations en contexte de vulnérabilité

Le groupe des populations vulnérables est constitué par : les détenus, les forces armées etles policiers, les populations mobiles (pêcheurs, camionneurs etc.), les orpailleurs et les populations handicapées. 1.3.1 Forces armées et policiers Les prévalences duVIH chez les Forces armées etles policiers sont en dessous de la moyenne nationale de 0,5 %. En effet, cette prévalence est de 0,3 % à la fois chez les gendarmes etles militaires et de 0,0 % chez les policiers (ENSC 2019).

 Camionneurs

La prévalence du VIH chez les camionneurs est restée stable à 0,6 % entre 2010 et 2015. Elle a subi une baisse entre 2015 et 2019, avec respectivement 0,6 % et 0,3 % (ENSC 2015 et 2019). La prévalence est plus élevée chez les camionneurs âgés de 50 ans et plus avec 2,5 % (ENSC, 2019.)

1.3.3 Pêcheurs Une tendance à la baisse de la prévalence du VIH est observée chez les pêcheurs. En effet, au cours de la dernière décennie, elle est passée de 1,0 % ; 0,8 %, 0,6 % à 0,5 % respectivement en 2006, 2010, 2015 et 2019 (ENSC, 2010, 2015, 2019). rapport cnls.qxp_rapport CNLS 2020 10/07/2020 14:40 Page15 16 RAPPORT ANNUEL CNLS 2019

 orpailleurs

Chez les orpailleurs, la prévalence est passée, entre 2015 et 2019, de 1,5 % à 0,9 % en 2019. La répartition de la prévalence selon le sexe montre qu’elle est passée de 1,7 % à 0,5 %, entre 2015 et 2019 chez les hommes. Par contre, chez les femmes, cette prévalence est passée de 0,9 % à 1,6 % pour la même période (ENSC, 2015 et 2019).

 Personnes Handicapées

La prévalence du VIH est de 1,9 % chez les personnes handicapées. Les femmes ont une prévalence beaucoup plus élevée que les hommes soit 2,5 % contre 1,3 % (ENSC, 2015). La répartition selon certains types de handicap montre que les personnes présentant une incapacité intellectuelle présentent une prévalence de 7,7 %, suivi des personnes ayant des incapacités multiples ou une incapacité physique soit respectivement 3,5 % et 1,7 % (ENSC, 2015). Selon l’ENSC 15, ce taux s’explique par le fait que les femmes ayant une incapacité intellectuelle sont souvent victimes de viols.

IGFM

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