Témoignages – Sadio Mané, un diamant taillé à Salzbourg

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Si ce joueur exceptionnel a été découvert au Sénégal, à Génération Foot, ses nombreuses qualités techniques se sont développées au fur et à mesure qu’il suivait son parcours. En août 2012, Sadio Mané quitte le FC Metz (après 6 mois avec l’équipe professionnel) pour rejoindre le FC Salzbourg, concluant au passage le 3e transfert le plus cher des grenats.  En Autriche, le talent de l’enfant de Bambali se dévoilera au monde.

« C’est vrai qu’au départ il était très réservé », confirme Andreas Ulmer, capitaine du Red Bull Salzbourg et coéquipier de Mané entre 2012 et 2014. « Mais il a imposé sa présence au fur et à mesure sur le terrain, pour acquérir au final un vrai statut. Il avait beau être plutôt discret et silencieux, c’était aussi un garçon ouvert et positif. »

Ceux qui ont accompagné la carrière de l’actuel capitaine de la sélection sénégalaise le savent : c’est dans la ville de Mozart que Sadio Mané a étoffé sa partition. Accompagné par un assistant personnel détaché par le club pour favoriser son intégration et son adaptation, le virevoltant soliste est peu à peu devenu un autre joueur, pour totaliser 45 buts et 32 passes décisives en 87 apparitions. « Et tout ce qu’on peut voir à Liverpool aujourd’hui, l’intelligence de ses déplacements, la grinta, les efforts défensifs… Il a vraiment commencé à progresser là-dessus à Salzbourg », complète Pierre Bouby.

« Sur le terrain, il s’est vraiment développé de manière conséquente », confirme Andreas Ulmer. « Il est arrivé à une époque où nous étions en train de changer notre style de jeu, en imposant un pressing intense, et il s’est fondu là-dedans à merveille avec son dynamisme, ses qualités physiques et sa finesse technique. »  L’intéressé ne disait pas le contraire dans un entretien à FF, en janvier 2017 : « Là-bas, j’ai appris le vrai foot, j’ai commencé à côtoyer le haut niveau avec un entraîneur (Roger Schmidt) qui m’a fait confiance et beaucoup aidé. » Et le gamin réticent à travailler ses gammes s’est mué en élève assidu. « Il a compris qu’il fallait répéter des choses simples pour marquer plus de buts » se félicite Olivier Perrin. « Ça vaut aussi pour le replacement défensif : il a ajouté des choses petit à petit, sans perdre son esprit créatif. »

Car la base de son jeu est bien là, et l’a toujours été. Sadio Mané, biberonné aux exploits d’El-Hadji Diouf et de Ronaldinho, a adopté l’extravagance de ses idoles sur le terrain, tout en se gardant bien de copier leur mode de vie et/ou d’expression en dehors. « Sa faculté à éliminer est toujours restée, quel que soit le niveau », résume Pierre Bouby. Il a une façon de gommer les gens qui est impressionnante. Quand il a débuté avec nous, c’était un diamant brut, capable de fulgurances dingues, mais sans être vraiment au-dessus du lot. Et puis il est rapidement devenu indispensable parce qu’à chaque fois qu’il jouait, même s’il manquait parfois quelque chose, il créait des trucs ! Tu sentais qu’avec lui, tout pouvait se passer, à tout moment. Sa faculté à perforer, à éliminer sur dix, vingt mètres, c’était affolant. »
wiwsport.com (France Football)
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